La vidéo est saisissante. Celui qui l’a posté une petite célébrité. Il n’en fallait pas moins pour qu’elle franchisse, en à peine douze heures, le demi-million de visionnages. L’arrestation violente par des policiers de deux jeunes hommes dans le 19e arrondissement de Paris, filmée par un téléphone portable, a fait le tour des réseaux sociaux, vendredi 5 octobre. Le parquet de Paris a décidé d’ouvrir une enquête pour violence par personne dépositaire de l’autorité publique et en réunion. Elle a été confiée à l’IGPN, la police des polices.

C’est le rappeur MHD qui a publié les images sur son compte Instagram et sur Twitter, dans la nuit de jeudi 4 à vendredi 5 octobre. L’artiste interpelle ses quelque 2 millions d’abonnés :

« Aujourd’hui dans les environs de 18 heures mon grand frère a été victime d’agression policière en bas de chez moi ! »

Et de lancer en guise d’avertissement :

« Voilà comment la police traite les jeunes dans nos quartiers ! Pourquoi se mettre à 8 avec un chien sur une personne qui sort du sport ? ! sans défense ! On va mettre fin à cet abus de pouvoir ! Partagez au maximum la vidéo, ce genre de délit ne doit pas être un quotidien dans nos quartiers !! »

Des interpellations musclées

Sur la vidéo, on voit neuf policiers de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne qui effectuent l’interpellation de deux individus, avenue Simon-Bolivar (19e arrondissement). Le chien des forces de l’ordre, bien que muselé, se jette sur l’un d’entre eux, avant que plusieurs policiers se ruent sur lui en portant des coups. S’ensuit une mêlée lors de laquelle les agents maîtrisent de manière musclée les deux jeunes hommes.

« C’était l’interpellation de deux personnes dans le cadre d’une opération de contrôle et de sécurisation », explique-t-on à la préfecture de police de Paris. Selon des sources policières, cela faisait suite à des outrages et menaces. L’atmosphère était tendue dans ce quartier, baptisé « la cité rouge » : plus tôt dans l’après-midi, des interpellations liées à du trafic de stupéfiants avaient été effectuées.

Du côté de la préfecture, on appelle à prendre les images avec prudence, rappelant que la vidéo ne comporte pas le son, que le début de la scène n’est pas filmé et que le cadrage de la scène est partiel. « Il est difficile de voir précisément les faits et gestes des personnes présentes de même que ce qui déclenche l’intervention du chien par exemple, c’est la limite de ces séquences diffusées sur les réseaux sociaux », explique une source policière.

Les deux personnes interpellées ont, quant à elles, été placées en garde à vue, dans le cadre d’une enquête ouverte pour outrage et rébellion.