Le plaignant Manuel Vega (à droite) et l’avocat Jeff Anderson (gauche) montrant des documents juridiques lors d’une conférence de presse à Los Angeles, le 4 octobre. / MARK RALSTON / AFP

Un Américain de 52 ans, violé par un prêtre lorsqu’il était adolescent, a annoncé jeudi 4 octobre avoir porté plainte contre le Vatican pour forcer le clergé à révéler les noms de tous ceux en son sein qui sont soupçonnés d’actes pédophiles.

« Je cherche juste la vérité, il ne s’agit de rien d’autre que cela », a déclaré le plaignant, Manuel Vega, lors d’une conférence de presse organisée par ses avocats à Los Angeles, en Californie, où il a déposé sa plainte auprès d’un tribunal fédéral.

L’Eglise catholique est confrontée depuis des mois à la révélation de scandales d’abus sexuels à grande échelle partout dans le monde – souvent couverts ou minorés par la hiérarchie –, en particulier en Australie, au Chili et aux Etats-Unis.

« Cette inaction continue à faire du mal »

« Vous ne pouvez pas imaginer ce que ces prêtres nous ont fait. Et l’Eglise catholique est restée inactive. (...) Cette inaction continue à faire du mal aux enfants », a poursuivi M. Vega, abusé durant cinq ans par Fidencio Silva-Flores, à l’époque curé d’une paroisse d’Oxnard (Californie) où sa victime était enfant de chœur.

Manuel Vega fait partie des quelque 500 personnes victimes d’attouchements ou de viols commis par des prêtres qui ont conclu en 2007 un accord avec l’archevêché de Los Angeles, le plus grand des Etats-Unis, leur accordant au total 660 millions de dollars contre l’abandon des poursuites.

En 2013, l’archevêché a publié le dossier de plus de 120 membres du clergé concernés par ces accusations. Parmi eux, Fidencio Silva-Flores, pointé du doigt par au moins vingt-huit mineurs, selon les avocats de M. Vega.

« Le problème vient d’en haut »

Sa hiérarchie aurait autorisé le prêtre à retourner au Mexique, d’où il est originaire, juste après avoir reçu les premières dénonciations le concernant, affirment-ils. On ignore à ce jour l’endroit où se trouve M. Silva-Flores, s’il est toujours prêtre et s’il est encore en contact avec des enfants.

La plainte vise à contraindre le Vatican à divulguer l’identité de tous les prêtres accusés d’abus sexuels sur des enfants, quel que soit le pays où ils se trouvent, a expliqué son avocat, Jeff Anderson.

« Depuis trente-cinq ans que je travaille avec les victimes pour faire juger de hauts responsables en Amérique, une chose est claire : le problème vient d’en haut et à moins que le problème ne soit traité par en haut, il ne sera pas résolu », a lancé M. Anderson.

L’avocat souhaite également obtenir du Saint-Siège les noms de tous les évêques, cardinaux et autres responsables cléricaux qui ont contribué à couvrir des actes pédophiles.