Des bateaux de croisière dans le port d’Ajaccio, en Corse, le 26 juillet 2018. / PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP

Deux bateaux, un navire roulier tunisien et un porte-conteneurs chypriote, sont entrés en collision dimanche 7 octobre, dans la matinée, au nord-ouest du cap Corse. Cet incident a provoqué une brèche dans la coque du porte-conteneurs, d’où s’est échappée une traînée de liquide, sans doute de l’hydrocarbure. Aucun des deux navires n’a signalé de blessé.

« Pour l’heure, des dégâts significatifs dus à la collision ont entraîné une brèche de plusieurs mètres dans la coque du CLS Virginia. Une nappe est par ailleurs observée autour des deux navires, sa nature doit encore être confirmée », a fait savoir la préfecture maritime à Toulon, à la mi-journée. En milieu d’après-midi, la préfecture préférait parler de « traînée » de liquide, répandue sur une centaine de mètres et qui se dirigeait vers le large.

Dimanche matin vers 7 h 30, un navire roulier tunisien, Ulysse, est entré en collision avec le porte-conteneurs chypriote CLS Virginia, alors au mouillage à environ 28 km au nord-ouest du cap Corse. « Le porte-conteneurs, qui était vide, avait demandé le mouillage », a rapporté la préfecture maritime à Toulon.

Bien que situé loin de la côte, le mouillage est rendu possible à cet endroit, en dehors des eaux territoriales, grâce à une langue de sable qui remonte le niveau des fonds marins à une cinquantaine de mètres.

Risque de pollution

Le navire roulier traçait la route de Gênes, en Italie, à Tunis. « Il allait peut-être trop vite par rapport à sa capacité de réaction », a commenté une source proche de l’enquête selon laquelle, le porte-conteneurs étant vide, le liquide qui s’échappe ne provient pas d’une cargaison mais sans doute « d’une des caisses de carburant » du navire chypriote.

L’accident s’est produit alors que la météo et les conditions de navigations étaient bonnes, avec peu de mer et un vent de 7 nœuds (10 à 15 km/h).

Le remorqueur d’intervention, d’assistance et de sauvetage (RIAS) Abeille Flandre a appareillé dimanche matin de Villefranche-sur-Mer (Alpes-Maritimes) pour rejoindre les deux navires. Le bâtiment d’assistance, de soutien et de dépollution (BSAD) Jason a également appareillé depuis Toulon. « Ce dernier a, au cours de la matinée, embarqué l’ensemble de ses moyens de lutte contre les pollutions maritimes », a ajouté la préfecture maritime.

Enquête

Le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (Cross) de La Garde (Var), qui coordonne les opérations, avait demandé dimanche matin l’intervention d’un hélicoptère de la gendarmerie nationale pour faire une évaluation technique par une équipe d’experts, spécialistes du milieu maritime et de ce type d’incident.

L’Italie a par ailleurs proposé son aide, dans le carde d’un accord tripartite permanent, l’accord Ramogepol, conclu entre la France, Monaco et l’Italie pour lutter contre les pollutions marines accidentelles en Méditerranée. « Les autorités italiennes ont proposé leur aide, nous l’avons acceptée et activé le mécanisme », a fait savoir la préfecture maritime.

La mise en œuvre de cet accord est assez rare mais des exercices sont souvent effectués, une fois par an. « Nous l’avons encore testé la semaine dernière, en Sardaigne », a-t-elle précisé.

Dans un premier temps, les secours vont s’efforcer d’évaluer les risques et d’établir un barrage, pour limiter l’extension de la traînée. Une enquête judiciaire suivra « pour établir les responsabilités individuelles et collectives », selon une source proche du dossier.