Jair Bolsonaro, à Brasilia, le 5 septembre 2018. / EVARISTO SA / AFP

  • Le candidat de l’extrême droite, Jair Bolsonaro, connu pour son agressivité et ses dérapages, est arrivé largement en tête du premier tour de l’élection présidentielle brésilienne, dimanche 7 octobre, avec 46 % des voix. Cet ancien capitaine d’infanterie de 63 ans a connu une ascension fulgurante durant la campagne, incarnant le candidat antisystème. Le coup de couteau que lui a porté un déséquilibré le 6 septembre, lors d’un meeting de campagne, a achevé de construire son mythe.
  • Le candidat du Parti des travailleurs (PT), Fernando Haddad, adoubé par l’ex-président Luiz Inácio Lula da Silva le 11 septembre, arrive en deuxième position avec 29,3 % des suffrages. L’ancien maire de Sao Paulo, 55 ans, fut ministre de l’éducation de Lula de 2005 à 2012. Le second tour entre les deux hommes se déroulera le 28 octobre.
  • Les partisans de Jair Bolsonaro ont accueilli sa victoire avec ferveur et ont célébré l’événement une bonne partie de la nuit à Rio de Janeiro, devant l’entrée de sa résidence du quartier chic de Barra de Tijuca.

La phrase

« Vous pouvez être sûrs que si ces problèmes ne s’étaient pas produits, on connaîtrait déjà le nom du président de la République ce soir. »

Dans un message sur Facebook, Jair Bolsonaro a remis en cause le processus électoral et a estimé qu’il aurait dû être élu dès le premier tour.

En début de soirée, des rumeurs le donnaient vainqueur avec 56 % des voix, mais les votes décisifs du Nordeste ont permis à Fernando Haddad d’atteindre le deuxième tour.

Le Tribunal supérieur électoral s’est défendu de toute irrégularité : « Nous avons organisé des élections propres, sereines, transparentes », a déclaré Rosa Weber, sa présidente.

Le chiffre

12,5 %

C’est le score de Ciro Gomes, candidat de centre gauche pour le Parti démocratique travailliste, troisième homme de cette élection. Il a d’ores et déjà annoncé son soutien au candidat du PT. « L’histoire de ma vie est marquée par la défense de la démocratie, contre le fascisme », a-t-il dit.

Des rumeurs

La campagne a été marquée par de nombreuses fake news. Parmi les principales, celle selon laquelle Fernando Haddad souhaiterait enseigner l’homosexualité aux enfants dès l’école primaire, grâce à un « kit gay ». Cette rumeur vient du projet de l’ancien maire de Sao Paulo, lorsqu’il était ministre de l’éducation, de distribuer dans les écoles un manuel pour lutter contre l’homophobie.