Distribution d’aide à Poroo, en Indonésie, le 7 octobre. / Dita Alangkara / AP

Dans un communiqué envoyé mardi 9 octobre au matin aux secouristes qui ont proposé leur aide humanitaire en Indonésie, l’agence AHA, chargée de coordonner leur action, « conseille à toutes les ONG étrangères ayant deployé des équipes sur le terrain de les rapatrier immédiatement ». La décision ne surprend pas de nombreux secouristes français, qui ont été ralentis dans leurs opérations par l’armée indonésienne, soucieuse d’éviter une ingérence étrangère après le séisme du 28 septembre.

« Nous n’avons pas vu un seul caillou de la zone dévastée », regrette Patrick Villardry. Le trajet du sapeur-pompier niçois et de l’unité légère d’intervention secours s’est arrêté dans la ville de Makassar, située à 800 kilomètres au sud de Palu, dans la province de Sulawesi. « Les militaires nous ont refusé l’accès au pont aérien, malgré le soutien d’un médecin sur place, sous prétexte que nous étions étrangers », explique-t-il.

« L’armée bloque tout »

D’autres ONG, comme Pompiers missions humanitaires et les médecins d’Aides actions internationales pompiers, témoignent des mêmes fins de non-recevoir de la part des autorités indonésiennes. C’est seulement grâce à l’invitation d’une équipe indonésienne de sauvetage que le Groupe de secours catastrophe français, mené par le secouriste Thierry Velu, a pu livrer une unité de traitement de l’eau aux habitants. Sans pour autant participer directement aux opérations. « L’armée bloque tout. Nous sommes venus livrer du matériel, et nous ne pouvons rien faire d’autre », décrivait Thierry Velu depuis Palu, le vendredi 5 octobre.

Les Pompiers de l’urgence internationale sont l’une des rares ONG étrangères à avoir accédé aux décombres de Palu à la recherche de survivants. Seule association française certifiée par l’ONU comme un groupe d’élite dans la spécialité du « sauvetage-déblaiement », l’équipe a travaillé sous l’égide des secours venus de Djakarta. « Les secouristes indonésiens se sont toujours placés entre nous et l’armée, justifie leur coordinatrice Nathalie Buisson. C’est ce qui a fait de nous une équipe à part autour de Palu. »