En 2018, une série de projets a été élaborée par la région pour faciliter la collecte de mégots, pour un coût de près de 200 000 euros. / EMMANUEL FOUDROT / REUTERS

Ce sont des déchets « particulièrement difficiles » à ramasser en raison de leur taille, qui « mettent des années à se décomposer ». La région de Bruxelles a demandé, lundi 9 octobre, à l’industrie du tabac de régler les frais liés à la collecte des mégots de cigarettes jetés dans la rue, qui représentent une part croissante des déchets.

La lettre a été adressée à la filiale Benelux du géant américain Philip Morris et à deux fédérations belges de fabricants : Cimabel pour les cigarettes et Fetabel pour le tabac. Elle sollicite la participation à des frais déjà engagés de quelque 200 000 euros, ainsi que le financement de futures actions « dans une logique de partenariat pérenne ».

Selon l’argumentaire de la région, qui évoque « un fléau à éradiquer », quelque dix millions de mégots sont jetés chaque jour en Belgique, dont une bonne part dans la capitale. Et la pratique est épinglée par les services de la propreté comme « une des cinq principales nuisances », avec notamment les déjections, les dépôts clandestins ou les jets de cannette.

Une démarche similaire en Flandre et en Wallonie

En 2018, une série de projets a été élaborée pour faciliter la collecte de mégots (éteignoirs de rue, cendriers de poche distribués lors de festivals, etc.), générant « un coût de 203 500 euros », précise la secrétaire d’Etat bruxelloise chargée de la propreté publique, Fadila Laanan, dans le courrier. « Considérant votre contribution financière en matière de propreté aux côtés des Régions flamande et wallonne, il semblerait opportun de s’inscrire dans une démarche similaire en Région de Bruxelles-Capitale », poursuit-elle.

A Bruxelles, les industriels du tabac ont déjà accepté de financer un organisme public chargé de la collecte et du tri des emballages, mais pas encore de contribuer au ramassage des mégots comme ils le font déjà en Flandre (nord) et se sont engagés à le faire en Wallonie (sud). Or, explique le cabinet de Mme Laanan, « on retrouve beaucoup moins de paquets de cigarettes dans l’espace public que de mégots ».

En France, les industriels du tabac ont récemment assuré travailler à des propositions visant à mettre en œuvre le principe « pollueur-payeur » dans la lutte contre la pollution engendrée par les mégots de leurs cigarettes. Ils ont été reçus, vendredi 5 octobre, par la secrétaire d’Etat auprès du ministère de la transition écologique et solidaire, Brune Poirson, qui avait exprimé « sa déception quant à l’insuffisance de leurs propositions initiales ».