L’atterrissage d’Amazon sur l’ancien aéroport militaire de Brétigny-sur-Orge (Essonne) sera plus modeste que prévu. Le géant de la logistique a renoncé à l’un des deux bâtiments qu’il devait implanter sur la base aérienne 217, fermée en 2012, ont annoncé Les Echos mardi 9 octobre. Le mégasite logistique d’Amazon en Essonne, le premier en Ile-de-France, devait être le plus grand de l’Hexagone : un entrepôt de commerce électronique largement robotisé de 142 000 mètres carrés, et un deuxième, de soutien logistique et de transit, sur 47 000 mètres carrés.

Le premier bâtiment, qui doit entrer en service cette année, est presque achevé. Le second devait ouvrir en 2020 et avait reçu son permis de construire… mais Amazon l’a annulé au mois de juillet, à la surprise des acteurs de ce territoire en plein redéploiement économique.

Pour l’agglomération Cœur d’Essonne, qui pilote depuis 2015 la reconversion de ces 300 hectares de pistes, de prairies et de bâtiments plus ou moins à l’abandon en un centre d’activités économiques censé générer quelque 10 000 emplois, l’arrivée d’Amazon avait été une bénédiction : l’entreprise avait acheté 31 hectares, de quoi amorcer les travaux de réaménagement du site. Amazon s’est engagé à créer un millier d’emplois sur trois ans dans le premier entrepôt. Le second, désormais annulé, aurait permis plusieurs centaines de recrutements supplémentaires – jusqu’à 800 selon certaines sources.

Un ambitieux projet d’agriculture biologique

Les élus locaux et la société publique locale chargée d’aménager le site minimisent la portée de ce retrait : la reconversion de l’ex-base aérienne est désormais bel et bien lancée, les projets avancent et un retrait d’Amazon ne remettrait rien en cause. La base accueille des entreprises en quête de terrains pour s’installer et réfléchit à constituer un pôle d’industries 4.0, mais héberge aussi un centre d’activités autour des drones, des tournages de films et des concerts. Elle est surtout au centre d’un ambitieux projet d’agriculture biologique avec l’association Fermes d’avenir, sur quelque 70 hectares.

D’une certaine manière, le repli partiel d’Amazon et le retrait d’une activité qui aurait multiplié le trafic de camions sur le site n’est pas forcément une mauvaise nouvelle pour ces projets, au regard de l’accent mis aujourd’hui par les aménageurs sur la transition agricole et alimentaire, la solidarité, les tiers lieux, plutôt que sur la multiplication des entrepôts de logistique.

Reste à savoir ce qu’Amazon va faire du terrain inoccupé. Le vendre ? L’utiliser pour développer d’autres types d’activités ? Les représentants du géant américain auraient, dans leurs discussions avec la préfecture de l’Essonne, laissé ouverte la deuxième hypothèse.