C’est un nouveau rapport, une nouvelle alerte, concernant le réchauffement climatique. Mercredi 10 octobre, l’Organisation des nations unies a publié de nouveaux chiffres qui démontrent que le coût financier des catastrophes liées au réchauffement de la planète a été multiplié par deux et demi au cours des vingt dernières années.

D’après le Bureau des Nations unies pour la réduction des risques de catastrophes (UNISDR), les coûts engendrés par l’ensemble de ces phénomènes ont atteint 2 521 milliards d’euros entre 1998 et 2017. 77 % de ces pertes sont dues aux tempêtes, inondations, sécheresses et autres conditions météorologiques extrêmes qui se sont multipliées avec la montée des températures. Les pertes les plus importantes ont été subies aux Etats-Unis (820 milliards d’euros), en Chine (427 milliards d’euros) et au Japon (326 milliards d’euros).

Au cours des deux décennies précédentes ce montant était seulement de 1 130 milliards d’euros, dont 68 % étaient imputables aux aléas climatiques, soit près de 1 400 milliards d’euros de moins. « Nous pouvons constater que le changement climatique joue un rôle de plus en plus important dans l’augmentation des pertes dues aux catastrophes dans le monde, et ce sera encore probablement le cas à l’avenir », a déclaré Ricardo Mena, directeur de l’UNISDR, dont le siège se trouve à Genève. 

1,3 million de morts et 4,4 milliards de blessés

Le réchauffement climatique, avertit l’UNISDR dans son rapport, augmente la fréquence et la gravité des phénomènes météorologiques extrêmes. Les catastrophes liées aux changements climatiques ont représenté environ 90 % des 7 255 catastrophes majeures survenues entre 1998 et 2017, dont la plupart ont été des inondations et des tempêtes.

Au cours des deux dernières décennies, ces catastrophes ont fait 1,3 million de morts et 4,4 milliards de blessés, de sinistrés ou de déplacés. Plus de la moitié des décès sont dus aux 563 séismes et aux tsunamis, précisent les auteurs du rapport, qui se fondent sur des données du Centre de recherche sur l’épidémiologie des catastrophes.

Lundi déjà, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) publiait un rapport qui estimait qu’une hausse de 1,5 °C de la température moyenne par rapport à celle de l’ère préindustrielle – c’est-à-dire la limite fixée dans le cadre de l’Accord de Paris – risque déjà d’avoir de graves conséquences pour l’environnement et l’humanité.

Jean Jouzel : « Il nous reste de dix à quinze ans pour agir sur le réchauffement climatique »
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