Des manifestants se sont rassemblés le 10 octobre devant l’ambassade de l’Arabie saoudite à Washington pour réclamer la vérité sur la disparition de Jamal Khashoggi. / Jacquelyn Martin / AP

Le président des Etats-Unis a affirmé mercredi 10 octobre que son gouvernement avait demandé des explications « au plus haut niveau » à l’Arabie saoudite au sujet du sort de Jamal Khashoggi, journaliste saoudien disparu depuis le début du mois.

Critique envers le pouvoir de Riyad, exilé aux Etats-Unis depuis 2017 et journaliste pour le Washington Post, M. Khashoggi n’a plus donné de signe de vie depuis qu’il est entré dans le consulat saoudien d’Istanbul le 2 octobre. Selon la police turque, il n’en est jamais ressorti, mais le régime saoudien affirme le contraire.

Depuis la Maison Blanche, M. Trump a indiqué que Washington avait parlé « plus d’une fois » avec le pouvoir saoudien. « Nous voulons savoir ce qu’il se passe là-bas », a-t-il ajouté. La porte-parole de la Maison Blanche, Sarah Sanders, a précisé que le conseiller à la sécurité nationale, John Bolton, le conseiller spécial du président Trump, Jared Kushner, et le secrétaire d’Etat, Mike Pompeo, avaient chacun évoqué le cas avec le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane. Ils ont notamment demandé « des détails [sur la disparition] et la transparence du gouvernement saoudien concernant l’enquête », a-t-elle ajouté.

L’Arabie saoudite dément la thèse de l’assassinat

La police turque a révélé samedi qu’un groupe de 15 Saoudiens avait fait l’aller-retour à Istanbul et au consulat le jour de la disparition du journaliste. Des télévisions turques ont diffusé mercredi des images de vidéosurveillance montrant notamment l’entrée au consulat saoudien d’Istanbul de M. Khashoggi et de l’équipe soupçonnée d’être responsable de sa disparition. Selon le Washington Post, les services de renseignement américains avaient intercepté, avant la disparition de M. Khashoggi, des communications entre responsables saoudiens évoquant son enlèvement.

Le quotidien turc progouvernemental Sabah avait révélé mardi que deux avions privés étaient arrivés samedi d’Arabie saoudite à Istanbul et que les personnes à leur bord avaient des chambres réservées dans des hôtels proches du consulat, mais qu’elles n’y avaient pas passé la nuit. Mercredi, le même journal a publié les noms, les âges et les photographies de quinze hommes présentés comme l’« équipe d’assassinat » dépêchée par Riyad.

Alors que le régime saoudien dément fermement la thèse de l’assassinat, les autorités turques ont obtenu mardi l’autorisation de fouiller le consulat.