Le marathonien kényan Samuel Kalalei, 23 ans, a été suspendu pour quatre ans à la suite d’un contrôle positif à l’EPO, a annoncé mercredi 10 octobre l’Unité d’intégrité de l’athlétisme (AIU). Il avait subi un contrôle positif à l’EPO à l’issue du marathon de Rotterdam (Pays-Bas) en avril, une épreuve qu’il avait terminée à la 7e place, en 2 h 10 min 44 s, son record personnel.

Samuel Kalalei, qui avait également remporté le marathon d’Athènes en novembre 2017, était suspendu provisoirement depuis le 4 juin, date de la notification de son contrôle positif.

La course de fond, qui est le sport phare du Kenya, est confrontée à de sérieux problèmes de dopage. Et le pays a du mal à endiguer ce phénomène.

En 2016, le Kenya avait failli être exclu des Jeux olympiques de Rio pour non-respect des critères internationaux en matière de lutte contre le dopage.

Une loi avait été votée en urgence, et une agence de lutte contre le dopage (ADAK) avait été créée. Cela avait permis aux Kényans de participer à la compétition, mais pas de résoudre le problème.

Les cas de dopage se sont multipliés, accompagnés parfois de soupçons de corruption. Asbel Kiprop, 29 ans, champion olympique en 2008 et trois fois champion du monde sur 1 500 mètres a ainsi été testé positif à l’EPO en novembre 2017, alors qu’il avait été prévenu du contrôle et qu’il avait soudoyé la personne chargée du prélèvement.

Depuis, d’autres ont été pris : outre le marathonien Samuel Kalalei, la jeune star Kipyegon Bett, ou encore Ruth Jebet, prodige kényane qui court sous les couleurs du Bahreïn. La championne olympique de marathon de Rio 2016, Jemima Sumgong, a aussi été suspendue.

Dans un rapport, publié en septembre, l’Agence mondiale antidopage (AMA) a estimé que ce pays faisait face à un « problème grave » de dopage. Elle avait toutefois conclu qu’il n’existait aucune preuve de l’existence d’un dopage « institutionnalisé ».

Depuis le lundi 27 août, un laboratoire, installé à Nairobi, a été accrédité par l’AMA pour réaliser des contrôles sur les athlètes d’Afrique de l’Est (Kenya, Ethiopie, Erythrée, Tanzanie et Ouganda). Les autorités sportives et les responsables de ce laboratoire veulent croire que l’existence d’un contrôle local jouera un rôle dissuasif auprès des athlètes.