Le corps de Viktoria Marinova, 30 ans, présentatrice pour  la chaîne bulgare TVN, a été retrouvé samedi 6 octobre dans une allée au bord du Danube à Ruse, en Bulgarie. / FILIP DVORSKI / AP

Un homme soupçonné d’avoir tué et violé la journaliste bulgare Viktoria Marinova a été arrêté mardi 9 octobre au soir en Allemagne où il s’était enfui, a annoncé mercredi le ministre de l’intérieur bulgare, Mladen Marinov.

« Nous avons suffisamment de preuves reliant cette personne au lieu du crime et à la victime », a précisé M. Marinov, ajoutant que l’ADN du suspect correspondait à des échantillons prélevés sur la scène du crime. Le suspect, né en 1997, dénommé Severin Kasimirov, était déjà recherché pour meurtre et pour viol. Un mandat d’arrêt européen a été lancé pour obtenir son extradition vers la Bulgarie.

« Les preuves que nous avons à ce stade laissent penser à une attaque spontanée pour abuser sexuellement de la victime », a précisé le procureur général Sotir Tsatsarov. Pour le moment, les enquêteurs ne considèrent pas que le meurtre soit lié à l’activité professionnelle de la victime. « Mais nous continuons à étudier toutes les hypothèses », a ajouté le magistrat.

Vague d’indignation

Le meurtre de Viktoria Marinova, 30 ans, présentatrice pour TVN, une chaîne de télévision locale, dont le corps a été retrouvé samedi dans une allée au bord du Danube à Ruse, en Bulgarie, a suscité une vague d’indignation en Europe. La jeune femme a été battue, violée et étranglée.

Le fait que la victime s’était récemment intéressée à des allégations de corruption impliquant hommes d’affaire et élus a fait penser à un possible motif professionnel. Ces douze derniers mois, deux autres journalistes ont été assassinés en Europe : le reporter Jan Kuciak en Slovaquie en février et la journaliste maltaise Daphné Caruana Galizia en octobre 2017.

La Bulgarie apparaît au 111e rang du classement établi par Reporters sans frontières sur la liberté de la presse, le plus mauvais classement pour un pays membre de l’Union européenne.