Le cardinal Wuerl, à Washington, en 2015. / ALEX WONG / AFP

Le pape François a accepté vendredi 12 octobre la démission du cardinal américain Donald Wuerl. Soupçonné d’avoir étouffé des actes de prêtres pédophiles, l’archevêque de Washington avait lui-même annoncé en septembre qu’il avait l’intention de présenter sa démission au souverain pontife.

Une enquête des services du procureur de Pennsylvanie publiée en août a mis au jour des abus sexuels perpétrés durant des décennies par plus de 300 « prêtres prédateurs » : au moins 1 000 enfants ont été victimes de leurs agissements, couverts par l’Eglise catholique de cet Etat.

Scandale étouffé

Dans le rapport final, rédigé par un jury populaire, le cardinal Wuerl, qui fut évêque de Pittsburgh de 1988 à 2006, était cité à de nombreuses reprises comme l’un des responsables ecclésiastiques ayant contribué à étouffer le scandale. Il y avait eu depuis de nombreux appels à sa démission, y compris émanant de son propre clergé.

L’homme de 77 ans s’était défendu en assurant que le rapport prouvait qu’il avait « agi avec diligence, dans l’intérêt des victimes et pour éviter de nouveaux abus ». Ses défenseurs ont fait valoir qu’il avait sanctionné certains prêtres et même résisté à une injonction du Vatican de rétablir dans ses fonctions un prédateur.

Mais le procureur général de Pennsylvanie, Josh Shapiro, l’avait accusé de mentir, expliquant que ses propos étaient « en contradiction directe par les documents internes de l’Eglise et les archives secrètes ».

L’Eglise catholique états-unienne a déjà été secouée par la démission à la fin de juillet du cardinal Theodore McCarrick, 88 ans, à la suite d’accusations d’abus sexuels sur un adolescent remontant à plusieurs décennies.