Le ministre algérien de l’industrie, Youcef Yousfi, lors de l’inauguration de l’usine de Sanofi à Sidi Abdallah, le 11 octobre 2018. / RYAD KRAMDI / AFP

Le géant pharmaceutique français Sanofi a inauguré, jeudi 11 octobre, sa troisième usine en Algérie, qu’il présente comme le plus grand complexe industriel de production et de distribution pharmaceutique en Afrique, rapporte l’AFP.

Le site de plus de six hectares, situé à Sidi Abdallah, dans la banlieue d’Alger, comprend une unité de production conçue pour fabriquer une centaine de spécialités pharmaceutiques dans différents domaines thérapeutiques (diabète, cardiologie, neurologie…), ainsi qu’un site de stockage de 4 000 m3 et un centre de distribution. A terme, le complexe emploiera environ 400 personnes.

Lorsque l’unité de production aura atteint sa pleine capacité, en 2019 ou 2020, elle produira plus de 100 millions d’unités par an, portant la production locale de Sanofi « à 80-85 % de ses produits vendus en Algérie », contre 65 % actuellement, a indiqué à la presse Philippe Luscan, vice-président exécutif du groupe chargé des affaires industrielles.

La plateforme logistique fonctionne depuis six mois et gère déjà la distribution de l’ensemble des produits Sanofi en Algérie, tandis que la partie production est « opérationnelle » mais encore en phase d’essais techniques, a expliqué Haissam Chraiteh, directeur général de Sanofi-Algérie.

Leader du secteur

Cette installation représente un investissement d’environ 85 millions d’euros, selon Sanofi, présent depuis 1991 en Algérie, où il dispose déjà de deux usines, dont l’une cessera son activité lorsque le site de Sidi Abdallah aura atteint sa pleine capacité. « C’est un investissement important dans un pays qui est important pour nous », a souligné Olivier Charmeil, vice-président exécutif chargé notamment des marchés émergents.

Avec une population de 41 millions d’habitants, l’Algérie est le premier marché de Sanofi en Afrique. Le groupe, leader du secteur, y détient 13 % du marché pharmaceutique, estimé à 3,3 milliards d’euros par un responsable du ministère algérien de la santé en 2017. Le pays est un marchepied pour le reste du continent, comme le souligne un analyste à Alger (ayant requis l’anonymat), pour qui « le marché algérien est un marché de taille importante, sur lequel Sanofi est installé historiquement et qui lui donne la possibilité, à terme, d’exporter dans toute l’Afrique ».

De façon plus générale, les marchés émergents sont de plus en plus stratégiques pour Sanofi. Ses activités y sont en forte croissance (+ 10 % en 2017) et ont déjà représenté l’an dernier plus de 10 milliards d’euros de ventes, soit près de 30 % de son chiffre d’affaires mondial. Signe de l’importance croissante de ces marchés, Sanofi va se doter début 2019 d’une nouvelle division entièrement centrée sur les marchés émergents, et en premier lieu sur la Chine.