Le pasteur américain Andrew Brunson le 25 juillet 2018 à Izmir. / - / AFP

La crise diplomatique grave entre les Etats-Unis et la Turquie cristallisée autour de la situation du pasteur américain Andrew Brunson, pourrait avoir trouvé une porte de sortie. La justice turque a ordonné, vendredi 12 octobre, la levée de l’assignation à résidence et de l’interdiction de quitter le territoire turc imposées à ce ressortissant américain au cours d’une nouvelle audience dans son procès. D’après le Ragip Soylu, journaliste du quotidien pro-gouvernemental anglophone Daily Sabah, trois témoins sont revenus sur leurs déclarations contre le pasteur.

Le tribunal, à Aliaga dans la région d’Izmir (ouest), a condamné le pasteur à trois ans et un mois de prison mais l’a remis en liberté en tenant compte du temps qu’il a déjà passé en prison et de son comportement pendant son procès, selon une correspondante de l’Agence France-Presse sur place. M. Brunson a été incarcéré pendant un an et demi sur décision de la justice turque et placé en résidence surveillée depuis le mois juillet. Le Président Donald Trump a déclaré vendredi dans un tweet espérer un retour rapide du pasteur aux Etats-Unis.

Une relation dégradée

Inquiété par la justice turque dans le cadre des vagues d’arrestation qui ont suivi la tentative manquée de coup d’Etat de juillet 2016, M. Brunson était accusé d’espionnage militaire et de collusion avec « des organisations terroristes ». Il était notamment reproché à M. Brunson des liens jamais démontrés avec la confrérie du prédicateur Fetullah Gülen et avec le mouvement autonomiste armé du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), en guerre contre l’armée turque dans le sud-est à majorité kurde du pays.

Depuis l’élection de Donald Trump, son sort est devenu l’un des principaux irritants d’une relation turco-américaine déjà très dégradé par le soutien militaire de Washington aux Kurdes de Syrie. Après que le tribunal a refusé de libérer le pasteur au cours de la précédente audience, en juillet, Washington a haussé le ton face à la Turquie. La crise diplomatique a culminé en août avec la décision par les Etats-Unis de prendre contre Ankara des sanctions qui ont précipité l’effondrement de la monnaie nationale et aggravé une situation économique déjà fragile.

Turquie : comment meurt une démocratie
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