Lors d’une distribution alimentaire à Bordeaux. / THIBAUD MORITZ / AFP

L’essentiel

  • L’Observatoire des inégalités relève dans un rapport (PDF) que le nombre de personnes pauvres vivant avec moins de 855 euros par mois est passé de 4,4 à 5 millions de personnes entre 2006 et 2016.

  • Les familles monoparentales et les jeunes sont particulièrement touchés par la pauvreté.

  • La France est, cependant, l’un des pays d’Europe qui a le plus bas taux de grande pauvreté (situé à moins de 40 % du niveau de vie médian, soit 684 euros mensuels) : 3,1 % de la population contre une moyenne européenne de 6,4 %.

Le chiffre

1,7 million

d’enfants vivaient dans un ménage en difficulté en 2015, dont certains « à la rue, dans des hôtels peu confortables ou des logements de fortune », écrivent les auteurs du rapport, se basant sur le chiffre Insee de 30 000 enfants vivant avec un parent sans domicile et recourant aux services d’hébergement d’urgence.

Les pauvres concentrés dans les grandes villes

L’augmentation de la pauvreté entre 2006 et 2016 est principalement due à des facteurs démographiques, en particulier la progression du nombre de familles monoparentales aux faibles revenus, à la croissance qui demeure faible et à un niveau de chômage élevé.

Ainsi, 25 % des pauvres vivent dans une famille monoparentale, 67 % ont au plus un CAP, la même proportion vit dans les grandes villes ou en périphérie et 65 % ont moins de 20 ans.

Les familles monoparentales, majoritairement des femmes, ont également été « fortement impactées » par la pauvreté ces dernières années. Elles représentent près « d’un quart de la population pauvre », une proportion très supérieure à la part de ces familles dans la population, et 19 % vivent sous le seuil de pauvreté.

La France, bonne élève en Europe

Malgré tout, la France est l’un des pays d’Europe qui a le plus bas taux de grande pauvreté (situé à moins de 40 % du niveau de vie médian, soit 684 euros mensuels) : 3,1 % de la population contre une moyenne européenne de 6,4 %.

Autre point positif, la France est l’un des pays européens qui résiste le mieux à la persistance de la pauvreté. Ainsi, 50 % des personnes pauvres l’étaient toujours l’année suivante, 30 % trois ans après et 20 % au bout de quatre ans.