Des milliers de manifestants dans les rues de la capitale allemande, samedi 13 octobre. / JOHN MACDOUGALL / AFP

Plusieurs dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues de Berlin, samedi 13 octobre, pour protester contre la haine et le racisme, à la suite des récents incidents xénophobes dans l’est de l’Allemagne, qui ont choqué le pays.

Le collectif #unteilbar (« indivisible »), qui organise le rassemblement, évoque le chiffre de 150 000 participants. La police de Berlin n’a pour le moment pas donné de chiffres officiels.

« Il s’agit déjà d’un succès », pour Theresa Hartmann, porte-parole du collectif, qui avait dit miser sur quelque 40 000 participants.

« Dites-le fort, dites-le clairement, nous sommes tous indivisibles ! », ont scandé les participants, défilant sous un soleil radieux et par des températures estivales au cœur de la capitale, avant de rejoindre la célèbre porte de Brandebourg, où des célébrités de la scène musicale allemande se sont produites. « Pas de place pour les nazis ! », « le sauvetage en mer n’est pas un crime ! », « plus d’amour, moins de haine ! » figuraient notamment sur les pancartes.

Le collectif #unteilbar est composé de diverses ONG, artistes ou personnes privées. Il avait déjà rassemblé des milliers de personnes dans les rues de Hambourg et de Munich les semaines précédentes. S’y sont également joints des syndicats et organisations religieuses ou caritatives.

Contre la discrimination sous toutes ses formes

Derrière le mot d’ordre « Pour une société libre et ouverte contre l’exclusion, solidarité ! », il s’agissait de protester en particulier contre le racisme véhiculé par l’extrême droite, entrée il y a un an à la Chambre des députés.

L’Alternative pour l’Allemagne (AfD) a bâti son succès en nourrissant les craintes des Allemands après l’afflux de plus d’un million de réfugiés entre 2015 et 2016 dans le pays. A la fin du mois d’août, une manifestation de sympathisants d’extrême droite avait dégénéré en « chasse » à l’étranger dans les rues de Chemnitz, juste après le meurtre d’un Allemand, attribué à un réfugié. Certains avaient défilé en faisant le salut hitlérien.

Les organisateurs voulaient aussi protester contre la discrimination sous toutes ses formes, la mort de migrants en Méditerranée, la montée des inégalités et les atteintes portées à l’Etat social. Des responsables politiques — essentiellement de gauche — ont également soutenu l’initiative, comme le populaire ministre des affaires étrangères, Heiko Maas.

« Nous sommes colorés, nous sommes indivisibles. Nous le montrons aujourd’hui à tous ceux qui veulent nous diviser », avait posté le social-démocrate sur son compte Twitter.