Manifestation devant le consulat saoudien à Istanbul, le 8 octobre. / Murad Sezer / REUTERS

La tension est montée d’un cran ces dernières heures entre les Etats-Unis et l’Arabie saoudite au sujet de la disparition du journaliste saoudien Jamal Khashoggi. Dimanche 14 octobre, Riyad a promis des représailles si des sanctions étaient prises à son encontre, au lendemain des menaces du président américain, Donald Trump, qui a évoqué un « châtiment sévère » pour l’Arabie saoudite si sa responsabilité était avérée dans la disparition de M. Khashoggi.

Si des mesures sont appliquées, le royaume répondra avec « de plus grandes » sanctions, a déclaré un haut responsable saoudien, cité par l’agence officielle saoudienne SPA, sous le couvert de l’anonymat. « L’économie du royaume a un rôle vital et d’influence pour l’économie mondiale », a-t-il mis en garde. Mais après les propos de M. Trump, la Bourse de Riyad a perdu plus de 5 % dimanche, soit sa plus grande perte depuis trois ans.

Editorialiste critique du pouvoir saoudien – il vit en exil aux Etats-Unis depuis 2017 – et collaborateur du Washington Post, M. Khashoggi n’a plus donné signe de vie depuis son entrée pour des démarches administratives, le 2 octobre, au consulat d’Arabie saoudite à Istanbul. Des responsables turcs ont affirmé que le journaliste y avait été assassiné par des agents saoudiens. Riyad affirme qu’il a quitté le bâtiment, sans toutefois présenter de preuves.

Jamal Khashoggi « torturé puis tué » ?

Le Washington Post avait auparavant soutenu qu’Ankara aurait affirmé à Washington détenir des enregistrements audio et vidéo montrant comment Khashoggi a été « interrogé, torturé puis tué » à l’intérieur du consulat, avant que son corps ne soit démembré. Samedi, Ankara a reproché aux autorités saoudiennes de ne pas coopérer, et notamment de ne pas laisser les enquêteurs accéder au consulat d’Arabie saoudite à Istanbul.

L’affaire a suscité une forte préoccupation dans plusieurs pays occidentaux, dont le Royaume-Uni et la France. Emmanuel Macron a ainsi déclaré à France 24 et à RFI, vendredi, à l’issue du Sommet de la francophonie à Erevan, que les faits concernant la disparition du journaliste saoudien étaient « très graves ». « J’attends que les vérités et la clarté complète soient établies », a dit le président français, qui compte s’entretenir « dans les prochains jours » avec ses homologues concernés.

Le journaliste Jamal Khashoggi a-t-il été assassiné ?
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