« Vous avez été mon conseiller technique », avait lancé Redoine Faïd en 2009, alors qu’il venait de sortir de prison, au réalisateur américain Michael Mann, à la Cinémathèque de Paris. / IBO / AP

La vie du braqueur multirécidiviste Redoine Faïd et ses évasions spectaculaires en France vont être prochainement adaptées au cinéma, selon les informations du magazine américain Variety, publié le 10 octobre. Des producteurs américains ont demandé au réalisateur français Pierre Morel, habitué des films d’action (Banlieue 13, Taken, Peppermint ), de prendre les commandes du projet.

« Ce thriller policier, dont le titre n’est pas encore connu, va retracer les authentiques tribulations et évasions du charismatique criminel Redoine Faïd », a annoncé la division « divertissement » du groupe Condé Nast (Vogue, Vanity Fair, GQ, etc.) qui va coproduire le fim avec Sentient Entertainment.

L’homme le plus recherché de France avait été condamné en avril à vingt-cinq ans de prison pour son rôle d’organisateur d’un braquage raté en 2010 au cours duquel une policière municipale avait été tuée.

Aidé par un commando armé qui avait pris en otage un pilote d’hélicoptère, Redoine Faïd s’était évadé de la prison de Réau, près de Paris, le 1er juillet. Sa fuite s’est achevée le 3 octobre à Creil, la ville où il a grandi et où il se cachait des policiers lancés à ses trousses.

Braqueur cinéphile

L’intérêt des studios américains pour Redoine Faïd, qui vient d’être incarcéré dans le nord de la France après trois mois de cavale sous une burqa, tient de la mise en abyme : il a affirmé s’être lui-même inspiré d’Hollywood pour ses braquages et a comparé le stress ressenti avant les attaques de fourgon au trac des acteurs.

Dans son livre autobiographique, Redoine Faïd, 46 ans, expliquait avoir visionné des dizaines de fois le film Heat, de Michael Mann, dans lequel un policier incarné par Al Pacino pourchasse sans relâche un braqueur que joue Robert De Niro.

« Vous avez été mon conseiller technique », avait-il même lancé en 2009, alors qu’il venait de sortir de prison, au réalisateur américain, interloqué, à la Cinémathèque de Paris. Il avait expliqué que le film lui avait servi de modèle pour sa série d’attaques de fourgon blindé.