Mounir Mahjoubi, le 24 mai 2017. / BENOIT TESSIER / Reuters

De prime abord, le changement dans l’intitulé du poste de Mounir Mahjoubi aurait pu paraître inquiétant au regard des ambitions d’Emmanuel Macron, chantre de la « start-up nation ». Le secrétaire d’Etat au numérique, jusque-là rattaché au premier ministre, Edouard Philippe, devient désormais « secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’économie et des finances et du ministre de l’action et des comptes public ». Il sera donc rattaché à Bruno Le Maire, chargé de l’économie, et à Gérald Darmanin, chargé des comptes publics. Et exit la référence au numérique.

Un contenu de cette page n'est pas adapté au format mobile, vous pouvez le consulter sur le site web

En dépit de cette disparition, Mounir Mahjoubi assure que son périmètre reste « à 100 % dédié au numérique », dit-il au Monde. La remplaçante de Delphine Gény-Stephann, Agnès Pannier-Runacher, nouvelle secrétaire d’Etat auprès de Bruno Le Maire, s’occupera de l’industrie et des petites et moyennes entreprises. Reste encore à savoir qui s’occupera des télécoms, jusqu’à présent disséminées entre Bercy, le secrétariat d’Etat au numérique, et le ministère de la cohésion des territoires. « Il faut qu’on en discute entre nous », explique Mounir Mahjoubi.

Périmètre « inchangé »

Principal avantage de ce changement, le secrétaire d’Etat pourra faire appel aux fonctionnaires de la direction générale des entreprises, ou du Trésor. Jusque-là, il n’en avait pas la maîtrise hiérarchique. « J’ai demandé au président de la République et au premier ministre d’être plus proche des administrations avec lesquelles je travaille le plus », déclare-t-il.

Malgré ce rattachement à Bercy, qui sur le papier, lui fait perdre ce rôle de « coordinateur », qu’il avait à Matignon, il assure que son périmètre reste « inchangé ». Pas question donc d’abandonner des sujets plus sociétaux, comme le « retrait des contenus violents ou haineux en ligne, le RGPD [règlement général sur la protection des données], la protection de la vie privée, l’addiction ou l’inclusion numérique ». Il assure également rester un « interlocuteur » sur les questions liées à la « cybersécurité » face à Beauvau ou au ministère des armées.

Mais pour les mois à venir, Mounir Mahjoubi oriente ses priorités vers la modernisation de l’action publique et la transformation numérique des petites et moyennes entreprises. « Ma capacité d’action sera multipliée », dit-il s’apprêtant à déménager de bureaux pour la troisième fois depuis sa nomination au gouvernement l’an passé. Il quittera bientôt l’avenue de Ségur pour Bercy.