Une quinzaine de perquisitions sont en cours, mardi 16 octobre au matin, dans l’environnement de La France insoumise. Selon une source proche de l’enquête, interrogée par Le Monde, trois de ces perquisitions visent le siège du Parti de gauche, le siège de La France insoumise (LFI) et le domicile de son chef de file, Jean-Luc Mélenchon, qui l’a filmée et postée lui-même sur son compte Facebook.

« Vous me trouvez une drôle de tête, c’est parce que je fais l’objet d’une perquisition depuis 7 heures du matin chez moi, ainsi qu’au siège du Parti de gauche ainsi qu’au siège de la LFI », dit-il dans cette vidéo. « Toute ma maison est remplie de gens : s’il vous plaît, dites partout que ceci est un acte politique, une agression politique », ajoute-t-il, appelant à un rassemblement devant le siège de LFI à Paris, à 11 h 30.

« Vous voyez je ne me soustrais pas à la loi, elle s’applique. Les gens fouillent chez moi et je ne dis rien. Il ne me reste qu’une chose : ma dignité de parlementaire et d’homme politique. Et maintenant je me défends avec la seule chose que je peux faire : protester. »

Selon cette source, ces perquisitions sont réalisées par l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), dans le cadre de deux enquêtes préliminaires ouvertes par le parquet de Paris.

La première est relative à l’emploi d’assistants parlementaires européens. Les enquêteurs veulent savoir si des fonds européens destinés à l’emploi d’assistants d’eurodéputés ont été utilisés pour rémunérer des collaborateurs du parti politique. Il s’agit de l’élargissement, en juillet 2017, de l’enquête visant le Front national.

La seconde a été ouverte en mai 2018, à la suite d’un signalement du président de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) visant les comptes de la campagne présidentielle 2017, soupçonnés d’irrégularité.

Dans un communiqué, LFI souligne que l’enquête sur les emplois fictifs du Parlement européen a été ouverte à la suite d’« une dénonciation d’une élue d’extrême droite, Sophie Montel, qui avouait elle-même qu’elle n’était pas sérieuse. Elle parlait en effet d’un “pied de nez” ».

« Concernant les comptes de campagne pour l’élection présidentielle de 2017, la commission nationale des comptes de campagne a validé le 13 février 2018 les comptes de Jean-Luc Mélenchon sans aucune irrégularité. Ce n’est pas le cas pour ceux d’Emmanuel Macron pour lequel des irrégularités ont été notées. Afin de prouver publiquement son honnêteté, Jean-Luc Mélenchon a demandé le 8 juin 2018 le réexamen de tous les comptes de campagne », se justifie le mouvement.