L’archevêque Donald Wuerl en 2010. / Alex Brandon / AP

L’archidiocèse de Washington a divulgué, lundi 15 octobre, sur son site internet les noms de 31 membres du clergé ayant servi en son sein et qui ont fait l’objet « d’accusations crédibles d’agression sexuelle sur des mineurs » au cours des soixante-dix dernières années.

La liste revient sur des cas pour la plupart connus. Dix-sept des prêtres nommés sont décédés et, parmi les 14 toujours en vie, neuf ont été condamnés en justice. Les cinq restant n’ont plus de charge ecclésiastique.

Selon un communiqué, cet inventaire a été compilé sur la base des archives de l’archidiocèse, suite à une demande effectuée en 2017 par l’archevêque de Washington Donald Wuerl, 77 ans, dont le pape François vient d’accepter la démission.

Le cardinal Wuerl a été accusé d’avoir cherché à étouffer le scandale des prêtres pédophiles en Pennsylvanie, où il a longtemps exercé. Dans un communiqué, le religieux explique ainsi :

« La liste est un rappel douloureux des graves pêchés commis par le clergé, de la souffrance infligée à des jeunes gens, et de la douleur causée à de nombreux croyants, pour lesquels nous continuons à demander pardon. »

« Il est important de noter qu’à notre connaissance, il n’y a pas eu d’accusation crédible d’abus sexuel sur un mineur contre un prêtre de l’archidiocèse depuis près de 20 ans », ajoute-t-il. La liste comprend néanmoins le cas d’un diacre dénoncé et arrêté en 2007, de même que celui d’un prêtre arrêté en 2008 pour des faits commis en 2003 alors qu’il avait quitté l’archidiocèse de Washington.

Plus de 300 « prêtres prédateurs »

L’Eglise catholique américaine a été secouée par la publication en août d’une enquête des services du procureur de Pennsylvanie, qui a mis au jour des abus sexuels perpétrés sur des décennies par plus de 300 « prêtres prédateurs » sur au moins mille enfants.

Dans le rapport final, rédigé par un jury populaire, le cardinal Wuerl, qui a officié comme évêque de Pittsburgh de 1988 à 2006, est cité à de nombreuses reprises comme l’un des responsables ecclésiastiques ayant contribué à étouffer le scandale.

Assailli par de nombreux appels à sa démission, le religieux s’était défendu, assurant que cette enquête prouvait qu’il avait « agi avec diligence, dans l’intérêt des victimes et pour éviter de nouveaux abus ».

Le 21 septembre, il avait toutefois présenté sa démission à François afin que l’Eglise puisse, selon lui, se concentrer sur sa « guérison ». Le pape l’a acceptée vendredi tout en louant dans une lettre personnelle « la noblesse » de sa ligne de défense.

L’Eglise américaine avait déjà été fortement secouée par la démission fin juillet du cardinal Theodore McCarrick, 88 ans, ex-archevêque de Washington, accusé d’agressions sexuelles sur un adolescent remontant aux années 1970.