Edouard Philippe, à Nantes, le 15 octobre 2018. / STÉPHANE MAHÉ / REUTERS

L’attente aura été longue. Mais après deux semaines de discussions et de supputations, l’Elysée doit enfin annoncer mardi 16 octobre un gouvernement remanié, censé apporter un « second souffle » au quinquennat d’Emmanuel Macron.

Après un été et une rentrée chaotiques, le président de la République est au plus bas dans les sondages. La nouvelle équipe ministérielle devait initialement être connue lundi, selon plusieurs sources gouvernementales, mais les inondations qui ont endeuillé l’Aude ont conduit le premier ministre, Edouard Philippe, à se rendre sur place et à reporter d’au moins une journée toute annonce. Elle est désormais attendue dans la matinée, avant les questions au gouvernement à l’Assemblée nationale prévues à 15 heures.

Le remaniement doit mettre fin à une période de flottement déclenchée par la démission fracassante, le 2 octobre, du ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, qui suivait de peu celle de Nicolas Hulot, un autre pilier du gouvernement. D’abord pressentie minimale, la refonte de l’équipe gouvernementale a gagné en profondeur au fil des jours. « Il y aura des entrants, des sortants, certains changeront de job à l’intérieur du gouvernement », avec aussi de possibles « changements de périmètre » et « redécoupages de portefeuilles », avait fait savoir l’Elysée mercredi.

Si l’exécutif a récusé toute tension entre le président de la République, soucieux de promouvoir ses fidèles, et le premier ministre, qui n’est pas membre de La République en marche (LRM) et qui appuie des familiers du centre droit « juppéiste » dont il est issu, les entourages des deux hommes ont néanmoins reconnu « des discussions » entre eux. Un temps évoquée, l’hypothèse d’une démission du gouvernement et d’un nouveau discours de politique générale d’Edouard Philippe devant l’Assemblée nationale a été écartée en début de semaine dernière et l’annonce du remaniement reportée sans explication.

Durant tout le week-end, le duo Macron-Philippe a poursuivi d’intenses consultations pour finaliser l’équipe qui doit donner un nouveau souffle au quinquennat d’Emmanuel Macron, accusé par certains de faire preuve d’« arrogance » et d’avoir perdu le contact avec le terrain. L’enjeu est de maintenir l’équilibre macronien, avec des personnalités venant du centre gauche, du centre et du centre droit, dans un souci de parité entre hommes et femmes et laissant la part belle à la société civile.