Norman Deny, ingénieur diplômé de l’Ecole spéciale des travaux publics, du bâtiment et de l’industrie (ESTP). / Eric Nunès/Le Monde

Gamin, Norman Deny se voyait bien archéologue, parcourir de sombres tunnels, écarter des nuisibles et découvrir les derniers secrets des pyramides égyptiennes. Quelques années plus tard, devenu ingénieur, diplômé de l’Ecole spéciale des travaux publics, du bâtiment et de l’industrie (ESTP) en 2013, le jeune homme de 28 ans a bien appris à jouer de la pelle et de la pioche. Il parcourt, inlassablement, un dédale de souterrains. Il est fontainier, gardien et protecteur du réseau d’eau de la Ville de Paris, « un gruyère de 3 000 kilomètres de galeries dans les égouts de Paris », sourit-il.

« J’apprends la dureté du milieu, des tâches. L’environnement sans lumière naturelle et les sons aux résonnements démultipliés. »

En intégrant la grande école après deux années de classes préparatoires, l’apprenti ingénieur ignorait le chemin qui allait le faire descendre dans les entrailles de Paname. « J’ai intégré la section mécanique-électricité. Mais on nous forme à devenir des manageurs, à gérer un projet du début à la fin, quel qu’il soit », précise-t-il. Le premier contact avec les profondeurs a lieu dès la deuxième année, lors d’un stage : « J’apprends la dureté du milieu, des tâches. L’environnement sans lumière naturelle et les sons aux résonnements démultipliés. »

« Fontainier, un métier spécifique à la capitale »

Pas de conte de fées dans les sous-sols, « mais un travail physique qui se fait à bras d’homme ». A hauteur d’homme aussi : « L’esprit d’équipe se ressent très vite. Il y a une cohésion, une solidarité. C’est ce que j’ai tout de suite aimé en découvrant ce milieu. » L’apprenti ingénieur progresse. « Mon chef d’équipe m’annonce un jour que je vais faire de la fontainerie ! » Soit. « Je m’attendais donc à rénover des fontaines. » Mais non. Fontainier, c’est celui qui maîtrise l’art d’aménager, d’entretenir le réseau d’eau de la Ville de Paris. « Un métier spécifique à la capitale », explique l’ingénieur.

Rien de simple dans cet environnement immense, obscur et confiné où il faut poser, sur des kilomètres, des tuyaux de 60 centimètres de diamètre. La dureté du labeur apporte « une reconnaissance pour le travail bien fait à l’ensemble de l’équipe », témoigne Norman Deny. Pour un jeune ingénieur, cela se traduit par « une liberté de faire, une autonomie professionnelle sur des chantiers de plus en plus importants ». Alors que dans d’autres secteurs le contrôle hiérarchique est la norme, « on nous laisse ici apprendre de nos erreurs et progresser à la hauteur de notre investissement ». Solidarité entre les hommes et transfert des compétences sont la règle. « Dans cinq ans, je me vois prendre la place de mon chef d’agence », ambitionne le jeune homme. Qui précise : « Il me donne tous les outils pour que cela se produise. »

« Le Monde » organise son Salon des grandes écoles les 10 et 11 novembre

La 13e édition du Salon des grandes écoles (SaGE) aura lieu samedi 10 et dimanche 11 novembre à Paris, aux Docks, Cité de la mode et du design (13e arrondissement), de 10 heures à 18 heures.

Plus de cent cinquante écoles de commerce, d’ingénieurs, IAE, IEP, écoles spécialisées et prépas y seront représentées, permettant d’échanger sur les différents programmes et leur accessibilité (post-bac, post-prépa ou après un bac + 2, + 3 ou + 4). Lycéens, étudiants et parents pourront également assister à des conférences thématiques animées par des journalistes du Monde Campus. Une équipe de vingt « coachs » pourra également conseiller lycéens, étudiants et parents pour définir leur projet d’orientation, préparer les concours ou rédiger leur CV.

L’entrée en sera gratuite, la préinscription en ligne est conseillée pour accéder plus rapidement au Salon. Liste des exposants et informations pratiques sont à retrouver sur le site Internet du SaGE.