Des manifestants traditionalistes devant l’entrée du temple d’Ayyappa à Sabarimala, dans l’Etat du Kerala, le 17 octobre 2018. / ARUN SANKAR / AFP

L’interdit était ancestral. La Cour suprême indienne l’a révoqué en septembre. Depuis, la loi protège le droit des femmes de 10 à 50 ans à pénétrer l’enceinte du temple hindou d’Ayyappa à Sabarimala, dans l’Etat du Kerala, dans le sud-ouest du pays. Mais cette décision de justice provoque la colère et les protestations des traditionalistes, qui tentent d’empêcher physiquement des femmes d’entrer dans le temple alors qu’il ouvre ses portes pour la première fois depuis le jugement, mercredi 17 octobre. Les forces de sécurité locales sont en état d’alerte face aux risques de troubles et sept personnes ont déjà été arrêtées.

Au petit matin, la police a dispersé des manifestations sur la route du camp de base de Nilackal, d’où part un chemin de sept kilomètres pour gagner le temple situé au sommet d’une colline. Des groupes bloquaient des bus de pèlerins, transportant aussi bien des hommes que des femmes. « Quiconque veut aller au temple pourra le faire sans obstacle », a déclaré le chef de la police Manoj Abraham. « La fermeté sera de mise contre toute personne qui empêche des croyants d’aller à Sabarimala », avait prévenu mardi le chef du gouvernement du Kerala, Pinarayi Vijayan.

Les femmes peuvent accéder à la plupart des temples hindous, mais certains leur sont encore fermés, malgré une intensification des campagnes pour obtenir la levée de telles restrictions ces dernières années. En 2016, des centaines de femmes avaient obtenu la révocation d’une interdiction similaire dans le temple Shani Shingnapur au Maharashtra. La même année, un tribunal avait également autorisé les femmes à accéder au mausolée et à la mosquée Haji Ali Dargah, à Bombay.