Signé en 1874, le traité permet des avantages tarifaires pour le courrier des pays les plus pauvres. / JOE RAEDLE / AFP

Après le retrait de l’accord de Paris sur le climat, celui de l’accord sur le nucléaire iranien, et leur départ du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, les Etats-Unis ont annoncé, mercredi 17 octobre, entamer une procédure de retrait de l’Union postale universelle (UPU), une décision visant probablement la Chine, dont les entreprises peuvent expédier vers l’Amérique de petits colis à peu de frais dans le cadre de ce traité.

Dans un rapport transmis au président Donald Trump, le département d’Etat conclut qu’aucun progrès suffisant n’a été fait pour réformer les modalités de fonctionnement de l’UPU, qui existe depuis 1874 et qui a autorisé la libre circulation du courrier.

« Le président [Donald Trump] est d’accord avec le département d’Etat, qui recommande d’adopter ses propres taux postaux aux frontières américaines, et ce au plus tard le 1er janvier 2020 », indique la Maison Blanche dans un communiqué. « Le département d’Etat notifiera également [à ses partenaires] que les Etats-Unis vont se retirer de l’UPU », ajoute-t-elle, ce qui marquera le début du processus de retrait d’une durée d’un an, conformément à la constitution de l’UPU.

Le retrait pourrait toutefois être réversible, puisque l’administration Trump a déclaré que pendant ce processus elle entamera des discussions avec les différents pays. « Si les négociations étaient un succès, l’administration est disposée à annuler le retrait et à rester au sein de l’UPU », a fait savoir la Maison Blanche.

Cent quatre-vingt-douze pays membres

Contactée par l’AFP, l’UPU, qui compte 192 pays membres et dont le siège se trouve à Berne, en Suisse, n’était pas immédiatement disponible pour un commentaire. Le traité de l’Union postale universelle, signé à Berne en 1874, a mis en place des frais que les postes de chaque pays répercutent pour la livraison de courriers et de petits paquets à travers le monde. Mais les pays pauvres et en développement, dont la Chine, bénéficient de taux plus faibles que les pays riches en Europe et en Amérique du Nord.

Selon le New York Times, la décision de se retirer de l’UPU aurait été vivement encouragée par Peter Navarro, le conseiller économique de Donald Trump, qui préconise des mesures de rétorsion drastiques envers la Chine pour la punir de pratiques commerciales jugées « déloyales ».

Celui-ci y voit « une manière de contrecarrer la Chine et une opportunité de défier les autorités d’organisations internationales, telles que l’Organisation mondiale du commerce, qui, de son point de vue, a failli en n’attribuant pas aux Etats-Unis de droits de votes à la mesure de la stature économique du pays », écrit le quotidien américain.

Cette décision n’est pas de nature à apaiser les tensions entre la Chine et les Etats-Unis, qui se livrent une guerre commerciale sans merci depuis des mois. Les discussions sont actuellement au point mort.

Des responsables ont évoqué la possibilité d’une rencontre au sommet lors de la prochaine réunion du G20 des chefs d’Etat les 30 novembre et 1er décembre, en Argentine. Mais une telle rencontre n’a pas encore été confirmée.