Au lendemain de perquisitions menées au siège de La France insoumise (LFI), le parquet de Paris a ouvert, mercredi 17 octobre, une procédure pour « menaces ou actes d’intimidation contre l’autorité judiciaire et violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique ». Cette enquête a été confiée à la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP).

Dans une vidéo tournée mardi matin par Rachid Laïreche, journaliste à Libération, on voit Jean-Luc Mélenchon, président du groupe LFI à l’Assemblée nationale et d’autres députés, vouloir entrer de force dans le siège de leur mouvement, dans le 10e arrondissement de Paris, alors que la police procède à des perquisitions. Les perquisitions ont été menées, mardi, dans le cadre de deux enquêtes préliminaires, sur les comptes de campagne de la présidentielle 2017 et sur ses assistants de au Parlement européen.

Au cours d’échanges très tendus filmés par la caméra de l’émission « Quotidien » sur TMC, le leader de la France insoumise et d’autres élus et cadres du mouvements ont violemment protesté contre les enquêteurs et les agents présents dans les locaux perquisitionnés. « Allez, vas-y, essaye de me pousser pour voir, a lancé l’élu, provocateur. Allez, touche-moi pour voir ! » a lancé M. Mélenchon à un policier.

Le député des Bouches-du-Rhônes s’en est également pris au procureur présent sur place après l’avoir poussé. « Vous ne pouvez pas discuter avec moi dans un local que vous avez envahi ! Vous me perquisitionnez depuis quatre heures chez moi. Vous avez été prendre neuf personnes à domicile, vous envahissez deux sièges politiques. Je suis le président d’un groupe d’opposition. Vous n’avez pas à me traiter de cette manière ! » lui a-t-il lancé.

Mercredi, des syndicats de police ont également dénoncé mercredi l’attitude « inacceptable » de Jean-Luc Mélenchon lors des perquisitions menées la veille au siège de la France insoumise (LFI) et à son domicile. Jean-Claude Delage, secrétaire général du syndicat Alliance, s’est dit « scandalisé » par « l’attitude du leader de la France insoumise, qui n’a rien à voir avec le mandat qui lui a été confié par le peuple ». Le syndicat SGP Police-FO a fait part de sa « stupeur » et réclamé des « excuses publiques » à M. Mélenchon, dans un communiqué. L’organisation VIGI-CGT Police a cependant pris la défense de M. Mélenchon, dénonçant une « utilisation de la justice et de la police nationale à des fins politiques par le pouvoir en place ».