L’une des dernières prisons ouvertes, celle d’Aix-Luynes II, le 18 octobre 2018. / GERARD JULIEN / AFP

La ministre de la justice, Nicole Belloubet, a dévoilé jeudi 18 octobre, à la nouvelle prison d’Aix-en-Provence, l’implantation des 15 000 places prévues dans son plan pénitentiaire.

La livraison de ces 15 000 places supplémentaires, promises par Emmanuel Macron, doit se faire en deux temps : 7 000 doivent être livrées d’ici à 2022, et les 8 000 autres d’ici à 2027. Avec un objectif affiché : réduire la surpopulation carcérale, qui a pris une ampleur record, avec 70 164 détenus au 1er septembre pour moins de 60 000 places.

Le programme immobilier pénitentiaire est « très diversifié, car les situations des détenus sont très différentes les unes des autres, et nous devons les traiter différemment », a redit jeudi la garde des Sceaux.

Préparer la sortie

A côté de 2 500 places créées dans des maisons d’arrêt « classiques », mais avec un « haut niveau de sécurité », notamment dans la prison parisienne de la Santé réhabilitée, la garde des sceaux s’est engagée à construire « 2 000 places d’ici 2020 » dans des structures d’accompagnement vers la sortie, des « SAS », devant prendre en charge des détenus en fin de peine ou condamnés à moins d’un an de prison.

« Il faut leur donner de l’autonomie, les préparer à la sortie. Ça suppose des structures qui ne sont évidemment pas des structures très sécurisées, les SAS (…), ce sont des immeubles qui s’insèrent parfaitement dans une architecture urbaine et dont on ne voit pas la différence avec d’autres immeubles bien sûr, la sécurité est assurée à l’intérieur », a souligné Mme Belloubet.

Assez similaires aux actuels quartiers pour peines aménagées (QPA), les SAS seront situées en zone urbaine ou périurbaine et rattachées administrativement à un établissement pénitentiaire. 16 sites ont été choisis, d’une capacité allant de 60 à 180 places. Cinq de ces SAS seront implantées en région parisienne, les autres le seront à Lille, Colmar, Caen, Grenoble, Toulon et Montpellier.

Melun, Alès, Angers…

Alors que l’Ile-de-France compte déjà une demi-douzaine de maisons d’arrêt – établissements accueillant des prévenus en attente de jugement ou des condamnés à moins de deux ans de prison –, Nicole Belloubet a confirmé ou annoncé la construction de plusieurs nouveaux établissements pénitentiaires à l’horizon de 2027 : trois de 700 places chacun à Tremblay-en-France, Noiseau et Melun, et un de 600 places dans le Val-d’Oise.

Des maisons d’arrêt doivent également voir le jour dans la décennie à Alès, dans le Gard (500 places), à Angers (400) ou à Saint-Laurent-du-Maroni, en Guyane (500).

La chancellerie a, en revanche, abandonné plusieurs projets de nouvelles prisons lancés en février 2017 par l’ex-garde des sceaux Jean-Jacques Urvoas, dont ceux de Narbonne, Nantes ou Cherbourg.

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