Après le déraillement d’un train à Bouknadel, au Maroc, le 16 octobre 2018. / FADEL SENNA / AFP

La compagnie ferroviaire marocaine ONCF a démenti, mercredi 17 octobre, des accusations largement diffusées par des usagers sur les réseaux sociaux, quant aux causes du déraillement d’un train, mardi, qui a fait sept morts, dont un ressortissant français. Le dernier bilan officiel de cet accident, survenu à une vingtaine de kilomètres au nord de Rabat, fait aussi état de 125 blessés, dont sept dans un état grave.

L’ONCF a publié un communiqué pour contester « des informations incorrectes reprises par certains utilisateurs des réseaux sociaux » sur les causes de l’accident. Certains usagers ont affirmé que « les voyageurs d’un train précédent avaient alerté des responsables de l’ONCF » sur des dysfonctionnements « sans qu’ils ne réagissent », ce qui est inexact, selon ce communiqué. « Le train a été examiné » et des « équipes techniques spécialisées ont examiné les rails » après ces signalements, sans détecter d’anomalie, a ajouté l’ONCF.

Les images spectaculaires du déraillement, le lourd bilan humain et le mutisme de l’ONCF pendant les premières heures ont suscité une émotion très vive sur les réseaux sociaux. L’état des trains et du réseau ferroviaire suscite d’innombrables commentaires, en lien avec l’inauguration prochaine d’une ligne de TGV entre la capitale économique, Casablanca, et le port de Tanger, prévue d’ici à la fin de l’année.

Enregistrement audio

« Des années que nous tirons la sonnette d’alarme sur la maintenance défectueuse des trains@ONCFgroup, du sous-investissement dans les équipements (hors TGV), du personnel nonchalant, des retards interminables », affirme sur Twitter Omar H., autrefois membre d’un collectif anti-TGV.

Autre sujet de discussion : un enregistrement audio, présenté comme une conversation entre trois employés de l’ONCF sur la messagerie WhatsApp, affirme que le train n’a pas ralenti à l’approche d’un aiguillage et circulait à plus de 100 km/h. « Pour éviter la propagation des rumeurs, l’ONCF partagera toute information et rappelle que tous les témoignages seront recueillis dans le cadre de l’enquête judiciaire », a affirmé la compagnie.

Une enquête judiciaire a été ouverte « pour élucider les causes et les circonstances du déraillement » du train navette qui a percuté les piles d’un pont, a indiqué le procureur général du roi près la cour d’appel de Rabat. Les enquêteurs procéderont « à l’audition de tous les témoins ainsi que de toutes les personnes concernées par la supervision du voyage », avec des « investigations techniques appropriées » pour « établir les responsabilités légales », a-t-il affirmé dans un communiqué.