Campus de CentraleSupélec, à Paris-Saclay. / CentraleSupélec via Campus

La ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a annoncé jeudi 18 octobre avoir demandé l’ouverture une enquête administrative sur la mort d’un étudiant de CentraleSupélec, après une « alcoolisation massive ».

Le jeune homme de 21 ans, élève de 2année, est décédé des suites d’une chute du balcon de sa résidence étudiante, située sur le campus de Paris-Saclay de la prestigieuse école d’ingénieurs, à Gif-sur-Yvette (Essonne), dans la nuit de vendredi à samedi. Selon une source proche du dossier citée par l’AFP et RTL, il avait consommé beaucoup d’alcool ce soir-là, et avait été raccompagné à sa chambre par des camarades faute de pouvoir entrer à une soirée organisée au sein de l’école.

Plainte pour non-assistance à personne en danger

Les parents de l’étudiant ont porté plainte mercredi pour non-assistance à personne en danger. Ils estiment, selon la radio, qu’il était tombé dans « une spirale infernale : jeux d’alcool, soirées à répétition, absence à certains cours, le tout, sans réaction de l’école d’ingénieurs ».

Invitée de Sud Radio jeudi, Frédérique Vidal a annoncé avoir demandé une enquête à l’Inspection générale de l’administration de l’éducation nationale et de la recherche et avoir ordonné l’interdiction de la consommation d’alcool sur le campus de CentraleSupélec.

Directeur de CentraleSupélec depuis août, Romain Soubeyran avait annoncé mardi la mort du jeune homme, sans en détailler les circonstances, dans un message électronique envoyé aux élèves et personnels de l’école, que Le Monde a pu consulter. Il invitait étudiants et personnels à respecter une minute de silence, mercredi.

Une charte pour un meilleur encadrement

Ce décès a lieu quelques jours après le lancement d’une charte visant à un meilleur encadrement des événements festifs étudiants. Initiée par le ministère de l’enseignement supérieur, il s’agit d’une réaction à la mort d’un étudiant en dentaire lors d’un week-end d’intégration, à la rentrée 2017.

Une association étudiante de l’école Centrale – qui n’avait pas encore fusionné avec Supélec – avait été condamnée en 2013 pour homicide involontaire après la mort, huit ans plus tôt, d’un élève de l’école lors d’une soirée qu’elle avait organisée. Elle s’était vu reprocher d’avoir vendu de l’alcool fort, alors qu’elle ne disposait que d’une licence II. L’affaire avait suscité l’établissement de la loi Bachelot de 2009, qui a interdit les distributions gratuites d’alcool et les « open bars ».