La première pierre de la Sagrada Familia a été posée en 1882. / JOSEP LAGO / AFP

Vous avez eu des difficultés à obtenir un permis de construire pour votre rénovation ? Vous n’êtes pas les seuls. A Barcelone, la Sagrada Familia a, enfin, obtenu le précieux sésame, après cent trente-six ans d’attente. Les promoteurs de la célèbre basilique catalane et la mairie de Barcelone ont signé, jeudi 18 octobre, un accord historique de régularisation des travaux.

Officiellement, le chef-d’œuvre jamais achevé de l’architecte Antoni Gaudí est dans l’illégalité depuis son premier coup de pioche, en 1882. A l’époque, le site retenu pour ériger le bijou du modernisme catalan ne se trouvait pas, en effet, dans l’agglomération de Barcelone, qui s’est élargie au fil du temps. Depuis lors, les promoteurs de l’édifice religieux, rassemblés dans le groupement de la Sagrada Familia, réalisaient leurs travaux sans autorisation, grignotant progressivement l’espace public. En outre, ils ne versaient aucune taxe municipale.

4,5 millions de visiteurs

Pour régulariser la situation, un accord était en négociations depuis 2015 avec la mairie de la ville catalane. Un enjeu de taille, sachant qu’il s’agit d’un des sites les plus touristiques d’Espagne, avec pas moins de 4,5 millions de visiteurs par an et plus de 110 millions d’euros de recettes.

Dans l’attente de la fixation du tarif de la licence de permis de construire, le groupement de la Sagrada Familia s’est déjà engagé à investir 36 millions d’euros dans les dix ans à venir pour compenser les dépenses générées par l’édifice et moderniser les aménagements autour du site touristique. Une partie de ce montant devrait notamment permettre d’améliorer les transports en commun, ainsi que la place qui entoure la basilique aux dix-huit tours.

Des travaux achevés en 2026 ?

La maire de la capitale catalane s’est félicitée d’un accord « historique » sur Twitter. De son côté, l’entité promotrice du temple expiatoire de la Sainte Famille a également salué la nouvelle. Elle devrait, en effet, leur permettre d’accélérer les travaux de réfection, afin d’achever l’édifice d’ici à 2026, pour le centenaire de la mort de Gaudí.

L’accord laisse néanmoins la question de l’escalier menant à la façade de la Gloria en suspens. Pour accéder à l’entrée principale, le génial architecte, contraint à laisser son œuvre inachevée, avait prévu un escalier monumental avec une terrasse, où seraient érigées des représentations du feu et de l’eau. Selon les plans initiaux, il s’agirait d’une part d’un cratère avec du feu représentant la colonne guidant le Peuple élu et, d’autre part, un jet d’eau de vingt mètres divisé en quatre cascades.