« Après. » Ce pourrait être le titre d’une chanson sur la fin d’une histoire d’amour. Ce sera le nom – provisoire – de la formation politique lancée par les anciens leaders de l’aile gauche du PS, Emmanuel Maurel et Marie-Noëlle Lienemann, vendredi 19 octobre, dans une brasserie parisienne.

Une semaine après leur sortie du PS, le député européen et la sénatrice ont annoncé être suivis par 650 élus, cadres et militants, tous signataires de leur « Appel de l’alternative pour un programme républicain, écologiste et socialiste ».

Un peu bousculés par les turbulentes perquisitions opérées mardi au domicile de leur nouvel allié, Jean-Luc Mélenchon, comme au local de La France insoumise (LFI), les deux sortants ont présenté leur départ comme un mouvement d’ampleur. « Nous atteindrons plus de 1 000 sortants ce week-end, et plus encore fin octobre avec des arrivées de poids, dont des parlementaires nationaux, a insisté M. Maurel. C’est une scission par bataillons entiers qui veulent s’engager dans cette démarche nouvelle. »

Un « vrai maillage territorial »

La première liste de leurs soutiens comprend assez peu de personnalités connues du PS. On compte ainsi deux anciens parlementaires comme Gaëtan Gorce et Christophe Premat, plusieurs maires dont Marc Vuillemot de la Seyne-sur-Mer (Var) ou des chercheurs tels Rémi Lefebvre. Une seule première fédérale figure parmi les signataires, celle de la Haute-Marne ainsi que plusieurs secrétaires fédéraux, dont celui des Bouches-du-Rhône, de Seine-Saint-Denis, des Yvelines ou de Haute-Corse. Les autres signatures sont de petits élus locaux et des militants, des responsables de section, qui constituent un « vrai maillage territorial », selon les mots des partants.

Au moment où la direction du PS tente de minimiser la force d’entraînement des deux frondeurs, Marie-Noëlle Lienemann a assuré qu’ils ne voulaient pas « rentrer dans une petite guéguerre avec Olivier Faure [le premier secrétaire du PS] ». Ils se disent tournés vers l’avenir, notamment vers leur rapprochement avec LFI en vue des élections européennes de mai 2019.

« La question posée à la gauche n’est pas tant l’Europe dont on rêverait mais celle des voies et des moyens pour parvenir à modifier le rapport de forces. Sur la manière d’opérer des ruptures radicales et la dénonciation des traités européens, nous avons des points de convergence évidents avec La France insoumise », a souligné M. Maurel.

Un congrès est prévu début 2019 pour constituer une « force politique nouvelle » dont le « fil rouge sera la République sociale ». Des mots que le fondateur du Parti de gauche aurait pu prononcer. Le MRC en sera a précisé Bastien Faudot, son porte-parole national.