Plusieurs explosions se sont produites, samedi 20 octobre, dans des centres électoraux afghans, alors que la population est appelée à voter pour des élections législatives. Le ministère de l’Intérieur a indiqué avoir recensé « 15 attaques ennemies » sur l’ensemble du pays, la plupart étant des explosions d’engins artisanaux et des tirs de roquettes.

Selon le docteur Mohibullah Zeer, porte-parole adjoint du ministère de la Santé, au moins trois personnes ont été tuées et trente autres blessées dans la seule capitale Kaboul « suite à une quinzaine d’incidents » à proximité de bureaux de vote.

L’ONG italienne Emergency, présente à Kaboul, a déclaré avoir accueilli 30 personnes blessées après une explosion à proximité d’un bureau de vote de la capitale afghane. Parmi elles, l’organisation a dit avoir constaté la mort d’un enfant.

Selon l’agence Associated Press, des affrontements entre talibans et forces de sécurité ont fait quatre morts dans la province de Ghor, dans le centre du pays.

Les talibans ont averti à plusieurs reprises ces dernières semaines qu’ils allaient recourir à la violence pour faire échouer le processus démocratique, à leurs yeux illégitime.

Samedi matin, un tweet de leur porte-parole, Zabihullah Mujahid, conseillait une nouvelle fois aux citoyens de rester chez eux. « Le public devrait s’abstenir de participer à ce processus théâtral afin de protéger leurs propres vies. »

Barrages armés

Dans la capitale, partiellement bouclée par des barrages lourdement armés, la plupart des axes routiers avaient été interdits aux véhicules et aux motos.

Des centaines de personnes ont déjà été tuées ou blessées lors d’attentats liés au scrutin ces derniers mois. Et au moins dix candidats ont été abattus, la plupart dans des attaques ciblées.

Plus de 5 000 bureaux de votes ont ouvert dans les zones du pays sous contrôle du gouvernement. Pour des raisons de sécurité, dans d’autres parties du territoire contrôlées par les talibans, 2 000 centres de vote sont restés fermés.

Une spectaculaire attaque talibane a coûté jeudi la vie au puissant chef de la police de Kandahar, localité du sud du pays, le général Abdul Raziq, dans un complexe ultrasécurisé. Le vote dans la province a été reporté à samedi prochain.

Plus de 2 500 candidats sont en lice pour les 249 sièges à la chambre basse du Parlement. Il s’agit pour la plupart d’élus déjà établis, de descendants de seigneurs de guerre, d’hommes d’affaires ou de membres de la société civile.