Le groupe Etat islamique (EI) a libéré six des 27 otages de la province de Souweïda détenus depuis le 25 juillet, en échange de prisonnières de l’EI détenues par le régime syrien et d’une rançon, a indiqué samedi l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

« Deux femmes et quatre enfants de la province de Souweïda ont été libérés cette nuit », a indiqué à l’AFP le directeur de l’OSDH Rami Abdel Rahmane. Une information confirmée par l’agence de presse officielle Sana, qui indique que le gouverneur de Souweïda, Amer al-Ashi, a rencontré les six otages libérés, tôt dans la matinée du samedi 20 octobre.

« Il s’agit de la première vague » d’un accord scellé avec le régime syrien, « sous la supervision directe de la Russie », pour « libérer tous les otages » contre « soixante détenues de l’EI auprès du régime et une rançon de 27 millions de dollars », a déclaré Rami Abdel Rahmane, de l’OSDH. « Les 21 otages restants devraient être libérés dans les prochaines heures ou les prochains jours », a-t-il poursuivi.

Fin juillet, l’EI avait mené assauts coordonnés et attentats-suicides dans plusieurs localités de la province méridionale de Souweïda, faisant plus de 250 morts, un des bilans les plus lourds depuis le début de la guerre en Syrie en 2011.

Deux otages ont été exécutés

Une trentaine de personnes, notamment des femmes et leurs enfants, avaient été enlevées par le groupe djihadiste après ces attaques contre la communauté druze, majoritaire dans cette province.

Depuis, deux otages ont été exécutés : une jeune femme de 25 ans et un étudiant de 19 ans. Une femme de 65 ans est aussi morte en détention.

Les tentatives de médiation menées auprès des ravisseurs, par la Russie et le régime syrien, avec l’implication de représentants des familles ou de hauts dignitaires druzes, avaient toutes échoué dans un premier temps.

Le dernier round de pourparlers a toutefois porté ses fruits : le marché conclu porte sur une rançon d’un million de dollars pour chacun des 27 otages encore en vie, l’arrêt d’une offensive du régime contre l’EI dans une zone désertique de la province de Souweïda, et la libération de plusieurs dizaines d’épouses de djihadistes, selon l’OSDH.

Les forces démocratiques syriennes (FDS), formées de combattants kurdes et arabes, et soutenues par une coalition internationale anti-djihadistes menée par Washington, « devraient également libérer des détenus de l’EI » dans le cadre de cet accord, selon M. Abdel Rahmane, qui n’a pas précisé leur nombre.