Comment mesure-t-on le chômage ?
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On les dit dépassés, sans réel intérêt statistique ni valeur économique. Pourtant les chiffres publiés tous les trimestres par Pôle Emploi continuent d’exercer leur fascination sur politiques et observateurs. Problème, ils sont, comme lors du trimestre précédent, contrastés. Et difficilement interprétables.

Selon la note publiée par Pôle Emploi et le ministère du travail jeudi 25 octobre, le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A (sans travail et tenus d’en chercher un) a augmenté de 0,5 % au troisième trimestre en France métropolitaine. 16 300 personnes supplémentaires sont donc venues, sur cette période, grossir les rangs des chômeurs inscrits à l’organisme public. En tout, ce sont donc 2,45 millions de personnes qui sont en quête d’un emploi aujourd’hui dans l’hexagone, hors outre-mer.

Paradoxalement, une fois ces territoires, pourtant en situation globale plus critique, inclus dans le compte, la hausse est moins importante : 0,4 %.

Une situation meilleure sur un an...

Considérée sur un an, la situation est tout de même meilleure : le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A a en effet reculé de 1,2 %. Une évolution qui s’est largement faite au profit des hommes. Dans leurs rangs, la baisse a été de 2,2 % contre seulement 0,2 % pour les femmes.

Ceux qui payent le plus lourd tribut sont, sans surprise, les chômeurs de longue durée. en quête d’un emploi depuis au moins un an ou plus, leur employabilité diminue avec le temps rendant leur embauche de moins en moins facile. Au troisième trimestre, leur nombre a ainsi augmenté de 1,1 %. Pire en un an, il a bondi de 6,4 %.

... mais pas très encourageante

PHILIPPE HUGUEN / AFP

Considérés dans leur globalité, ces chiffres ne sont pas très encourageants. Mais à y regarder de plus près la situation du marché français de l’emploi semble plus compliquée que cela. Car, publiées mercredi 24, les statistiques de l’Acoss, l’agence centrale des organismes de sécurité sociale, elles, jurent avec ce tableau. C’est en effet plutôt un hexagone en bien meilleure condition qu’elles nous décrivent.

Selon cette institution, les embauches, aussi bien en CDI qu’en CDD de plus d’un mois, sont reparties à la hausse au troisième trimestre : +2,7 %. Elles ont ainsi atteint un nouveau record historique. En tout, ce sont 2,14 millions de déclarations d’embauches (pour des contrats de plus d’un mois) qui ont été déclarées à l’Acoss entre juillet et septembre.

Mieux, les CDI représentent aujourd’hui près de la moitié des embauches de plus d’un mois. A eux seuls, ils progressent de 10 %.