Conseiller d’Etat, ancien secrétaire général de France Télévisions et ancien conseiller de Nicolas Sarkozy à l’Elysée, Camille Pascal, 52 ans, est historien de formation. Ici, le 15 octobre 2012. / MIGUEL MEDINA / AFP

L’Académie française a ouvert jeudi 25 octobre la saison des prix littéraires en décernant son grand prix du roman à Camille Pascal pour L’Eté des quatre rois (Plon), roman racontant l’été 1830 quand quatre souverains se sont succédé sur le trône de France.

Il a remporté le prix au 3e tour de scrutin, avec treize voix contre sept à Alain Mabanckou (Les cigognes sont immortelles, Seuil) et deux à Thomas B. Reverdy (L’Hiver du mécontentement, Flammarion), a annoncé jeudi l’Académie française.

Conseiller d’Etat, ancien secrétaire général de France Télévisions et ancien conseiller de Nicolas Sarkozy à l’Elysée, Camille Pascal, 52 ans, est historien de formation. L’Eté des quatre rois est son premier roman, et il est également en lice pour le prix Interallié.

« Le roman vrai de la révolution »

Ce livre dense (plus de 600 pages) et érudit revient sur un épisode unique de l’histoire de France. Roi impopulaire, contraint d’abdiquer après les émeutes parisiennes de juillet 1830 (les « Trois Glorieuses »), Charles X souhaite que son petit-fils Henri d’Artois (Henri V) lui succède. Il demande à son fils Louis-Antoine d’Artois (Louis XIX), dauphin légitime, de renoncer à ses droits en faveur de son neveu. Henri d’Artois n’a que 9 ans et Louis-Antoine d’Artois n’a pas le courage de contester la décision de son père. La voie est libre pour le duc d’Orléans, qui finalement monte sur le trône sous le nom de Louis-Philippe.

Le roman de Camille Pascal entraîne le lecteur dans tous les lieux de ces folles journées. Nous sommes au château de Saint-Cloud, aux Tuileries, à Paris, Courbevoie ou encore en Normandie. L’historien convoque Stendhal, Chateaubriand, Dumas, Vigny et Hugo. On croise Guizot, Talleyrand, le vieux Lafayette et le jeune Adolphe Thiers.

Camille Pascal est non seulement partout, mais décrit comme s’il était témoin vivant des événements les robes des dames, les marqueteries des meubles… Le style est alerte même si l’écriture est d’un académisme un peu vieillot. Selon son éditeur, Camille Pascal a écrit « le roman vrai de la révolution de 1830 ».

L’an dernier, le grand hprix du roman de l’Académie française avait été décerné à Daniel Rondeau pour Mécaniques du chaos (Grasset).