Benjamin Le Bellego, ingénieur issu de l’Enstib. / Eric Nunès/Le Monde

De joueur de bombarde à ingénieur, il n’y a pas de mauvais chemin pour trouver sa vocation. Benjamin Le Bellego, 24 ans, tout juste diplômé de l’Ecole nationale supérieure des technologies et industries du bois (Enstib) d’Epinal, ne dément pas. « Mon job, c’est d’accompagner les entreprises dans le développement de leur savoir-faire », explique-t-il. Recruté par le centre régional d’innovation et de transfert de technologie (Critt) d’Epinal, le nouvel ingénieur fait la liaison entre les procédés développés par les laboratoires de l’établissement et les entreprises locales. L’objectif : muscler les compétences et la compétitivité du tissu économique de la région.

De la musicologie à la filière bois

Un poste important et un début de carrière prometteur auxquels, bac en poche, Benjamin n’avait pas, d’emblée, pensé. C’est à Quintin, en Bretagne, que le garçon passe son bac S. Pas vraiment décidé sur la voie à prendre, il part pour la fac de Rennes. Quelle filière choisir ? « Je suis alors talabarder au sein d’un bagad » : en clair, il joue de la bombarde dans un groupe de musique bretonne. C’est donc en musicologie qu’il s’inscrit. « Je ne savais pas du tout quoi faire, alors autant me faire plaisir ! » L’année (sabbatique) écoulée, « avec une conseillère d’orientation, nous définissons un projet professionnel. Je pars en stage auprès d’un compagnon charpentier, raconte-t-il. Je découvre l’ambiance d’un chantier, les relations humaines et la construction. Nous partons d’un matériau brut et on l’élève. Nous avons au départ un tas de bois et, à la fin, nous livrons un bâtiment ».

La filière est trouvée : le bois. Il range sa bombarde et met le cap au sud (de la région), direction le lycée Arago de Nantes en BTS systèmes constructifs bois et habitat. En BTS, confie-t-il, « j’ai passé deux années géniales où on nous a préparés au métier de technicien ou de dessinateur industriel ». L’étudiant apprend « le contact des matériaux, ses potentiels. Comment d’une pièce brute on peut, en une heure, faire une pièce usinée ». Le goût pour la matière est confirmé. Pour pousser plus loin la passion, Benjamin Le Bellego candidate à l’Enstib. Un dossier et quelques examens plus tard (notamment en mathématiques et en anglais), le Breton est reçu et part pour les Vosges. Au programme de trois années d’études, la construction, l’énergie, les matériaux et l’ingénierie. « L’école ouvre à tous les champs des possibles du matériau bois », affirme le jeune professionnel. Comme quoi, la musicologie mène à tout.