Les berges sur la rive droite de la Seine. / MIGUEL MEDINA / AFP

Les Parisiens (et les touristes) vont pouvoir continuer à déambuler à pied, à vélo, à rollers, à trottinette ou en poussette sur les berges de la rive droite de la Seine sans risquer de se faire écraser par une voiture. Dans un jugement rendu jeudi 25 octobre, le tribunal administratif de Paris rejette les requêtes introduites contre l’arrêté du 6 mars pris en urgence par la Mairie de Paris pour pérenniser la piétonnisation de la voie Georges-Pompidou après l’annulation-surprise, le 21 février, par la même juridiction, de la fermeture à la circulation automobile. C’est la Mairie de Paris qui a annoncé elle-même cette « bonne nouvelle » sans attendre la publication du jugement.

La menace d’un retour des voitures planait depuis lundi 22 octobre et la confirmation, en appel, de l’annulation de l’arrêté initial d’octobre 2016. Cette décision est aussi une bouffée d’oxygène pour la maire de Paris, Anne Hidalgo, après une séquence marquée par les fiascos Vélib’et Autolib’et la démission fracassante de son premier adjoint, Bruno Julliard.

La fermeture à la circulation de cette voie longue de 3,3 kilomètres en plein cœur de la capitale constitue l’une des mesures les plus emblématiques et aussi les plus contestées de la maire socialiste dans sa politique de restriction de la place de la voiture dans la ville.

Elle avait notamment été violemment combattue par Valérie Pécresse, la présidente (LR) de la région Ile-de-France. En pointe contre le premier arrêté, elle n’avait cependant pas attaqué celui de mars. Au total, neuf requêtes avaient été déposées par des riverains, des commerçants, des fédérations d’automobilistes, l’Association des maires franciliens ou encore le maire (LR) du 1erarrondissement de Paris, Jean-François Legaret. Elles ont toutes été rejetées.

« La piétonnisation des berges est validée »

Le tribunal a suivi les conclusions du rapporteur public, ce qui n’avait pas été le cas en début de semaine pour la Cour administrative d’appel. Contrairement à l’arrêté initial, le texte du 6 mars validé aujourd’hui ne fait plus référence à des considérations de qualité de l’air. Il se fonde uniquement sur des arguments patrimoniaux et touristiques visant à protéger un site classé au Patrimoine mondial de l’humanité depuis 1991.

« La piétonnisation des berges est validée, déclare au Monde Christophe Najdovski, adjoint aux transports à Paris. Il n’y a pas de retour envisagé ni envisageable des voitures ». Néanmoins, ce jugement ne met pas un terme définitif au feuilleton judiciaire puisqu’il reste susceptible d’un appel.