Dix colis piégés ciblant des personnalités américaines liées au parti démocrate ont été interceptés cette semaine. Si aucune revendication n’a été émise, l’affaire cristallise, à moins de quinze jours des élections de mi-mandat, des tensions politiques déjà vives entre partisans et opposants du président américain, Donald Trump. Le point sur l’enquête.

  • Dix colis interceptés à ce jour

Enveloppe en kraft, papier bulle, explosif grossièrement assemblé. Dix colis piégés se présentant sous cette forme et adressés à des personnalités démocrates et à des critiques du président américain Donald Trump, haïs de l’extrême droite américaine, ont été interceptés depuis lundi.

Parmi les personnes visées figurent :

  • le milliardaire et donateur démocrate George Soros, destinataire du premier colis, envoyé lundi ;
  • l’ancien président Barack Obama ;
  • son vice-président Joe Biden (qui a reçu deux paquets) ;
  • sa secrétaire d’Etat Hillary Clinton ;
  • l’acteur et réalisateur Robert De Niro, connu pour ses prises de position hostiles à Donald Trump ;
  • l’ancien ministre de la justice de Barack Obama, Eric Holder ;
  • l’ancien directeur de la CIA John Brennan ;
  • le gouverneur démocrate de New York, Andrew Cuomo, qui briguera un troisième mandat lors des élections de mi-mandat, le 6 novembre.

Les colis ont été interceptés avant qu’ils ne parviennent à leurs destinataires. Aucun n’a explosé.

  • Fabrication sommaire

Le FBI a précisé que les instructions permettant de mettre au point le type d’engin explosif utilisé dans l’ensemble des colis piégés interceptés sont largement disponibles sur Internet et dans la propagande diffusée par des groupes tels que l’Etat islamique et Al-Qaida. D’après le New York Times, les explosifs portent la marque d’une fabrication sommaire : un tuyau de plastique rempli d’une substance pyrotechnique ainsi que des fragments métalliques censés être dispersés par l’explosion afin de maximiser les dégâts.

Mais de manière générale, plusieurs experts ont estimé que, du fait de la fabrication rudimentaire des engins explosifs, ces colis étaient davantage destinés à faire peur qu’à tuer. L’apparence des bombes évoque par ailleurs celle de faux engins explosifs utilisés au cinéma et à la télévision.

Le colis adressé à l’ancien directeur de la CIA John Brennan (envoyés aux locaux de la chaîne CNN, cible régulière de Donald Trump) contenait, contrairement aux autres, une enveloppe avec de la poudre blanche. Selon les premières analystes, ce ne serait pas de l’anthrax.

  • La piste de la Floride

A ce stade, aucune revendication n’a été formulée. De nombreux colis portaient comme adresse d’expédition le bureau de la représentante démocrate Debbie Wasserman Schultz, en Floride. C’est vers le sud de cet Etat que l’enquête, qui mobilise des centaines d’agents à travers le pays, se dirige à présent. Jeudi soir, des agents du FBI fouillaient un centre postal près de Miami, la principale ville de Floride, afin de déterminer l’identité du ou des expéditeurs des dix colis.

S’il a promis une enquête poussée, c’est aux médias et à leurs « mensonges » que M. Trump a indirectement imputé la responsabilité de cette affaire. Le président américain a en effet jugé qu’ils étaient la cause de la colère à l’origine ces actes.

Trump dénonce l’« hostilité » des médias
Durée : 01:42