« Et s’il n’en reste qu’un, on sera celui-là. » / FRANCK FIFE / AFP

Dix victoires en dix journées. Jamais un club français n’avait réalisé un tel début de championnat : ni le Lyon des années 2000, ni le Marseille du début des années 1990, ni le Saint-Etienne des années 1970 ou le Stade de Reims des années 1950.

C’est dire la performance du Paris Saint-Germain en ce début de saison sur la scène nationale. Dix victoires, 37 buts marqués (aucun match à moins de trois buts), et seulement six encaissés. Lille, auteur d’un début de saison remarquable (son meilleur depuis 2004), pointait à huit longueurs avant la 11e journée.

Sur les vingt dernières saisons, seuls deux clubs avaient pris une telle avance si tôt dans le championnat : Marseille, en 2014, sous l’impulsion de Marcelo Bielsa. Les Marseillais comptaient alors 25 points, soit sept de plus que les Parisiens, mais ils s’étaient effondrés en seconde partie de saison, et avaient fini à la quatrième place, loin derrière Paris. L’autre exemple, sans doute plus similaire à celui du PSG, est celui de l’Olympique lyonnais. En 2006, les Rhodaniens, qui allaient finir la saison avec un sixième titre consécutif, comptaient déjà 28 points, soit huit de plus que Marseille. Ils avaient fini la saison avec 17 points d’avance sur l’OM et un titre décerné dès la 33e journée.

A quand le titre de champion ?

Dès lors, au vu de la mainmise parisienne sur le championnat, la question ne semble plus vraiment de savoir si le PSG sera champion de France, mais quand il le sera. Depuis plusieurs jours, des observateurs plaisantent à moitié en se demandant si cela ne pourrait pas être le cas dès la fin de la première partie de saison, quand est attribué le titre honorifique de champion d’automne.

Heureusement pour le semblant de suspense, les chiffres sont têtus. Pour qu’un club prenne le plus d’avance possible sur ses adversaires, il faut qu’il remporte tous ses matchs, et que dans le même temps ses adversaires prennent le moins de points possible, et donc qu’ils concèdent des matchs nuls. Dans ce cas-ci, ils ne se partagent que deux points (un pour l’un et l’autre), quand trois points sont en jeu en cas de victoire (trois pour la vainqueur, zéro pour le vaincu). Dans ce monde hypothétique, il faudrait alors attendre la 23e journée pour qu’un club soit champion : il compterait 69 points (23 victoires), quand ses meilleurs dauphins (ceux qui ne l’ont affronté qu’une fois) n’en compteraient que 22 (22 matchs nuls, une défaite), et seulement 45 points seraient toujours en jeu.

Les autres clubs en juges de paix

Autant dire qu’il reste encore un petit moment avant que les Parisiens ne soient officiellement champions. Et le suspense de cette saison dépendra certes du PSG, mais également des résultats de ses adversaires. Or, cette saison, les Lillois ne se contentent pas de faire de simples matchs nuls. Si l’on pouvait se plaindre de la faible concurrence subie par le Paris Saint-Germain il y a quelques saisons, ce n’est pas vraiment le cas pour l’instant (et ce même si les favoris attendus ne répondent pas encore présents).

Face à l’échappée belle du PSG, avec Lille, Pépé fait de la résistance. / PHILIPPE DESMAZES / AFP

Avec 25 points acquis lors des onze premières journées, les hommes de Christophe Galtier semblent revivre après une saison catastrophique. A tel point qu’ils figurent dans la fourchette haute des dauphins à ce stade de la compétition. Sur les vingt dernières saisons, seuls Monaco (en 2013 et 2017) et Bordeaux (en 1998) ont fait aussi bien.

Au rythme actuel (et il semble plus que compliqué que Paris ne le tienne jusqu’à la fin de la saison), il faudrait attendre la 31e journée pour que Paris soit officiellement champion : soit une de plus que le record actuel, déjà détenu par le PSG, lors de la saison 2015-2016. Preuve que pour battre ce record, les Parisiens devront aussi compter sur les autres. Pas sûr que ce soit le plus palpitant des suspenses. Mais, cette saison, à moins que Marseille et les autres ne trouvent une recette miracle, c’est probablement ce dont il faudra se contenter en Ligue 1.