L’eau a atteint des niveaux records à Venise. / MANUEL SILVESTRI / REUTERS

La vague de mauvais temps qui touche toute l’Italie, depuis dimanche 28 octobre, a fait au moins cinq morts lundi. Une grande partie de l’Italie est en état d’alerte en raison de la conjonction de vents violents, fortes précipitations et grandes marées.

Parmi les victimes, deux personnes ont succombé quand un arbre est tombé sur leur véhicule non loin de Rome et un autre homme est mort de la même manière à Terracina, sur le littoral au sud de Rome. Un jeune homme a également été tué par la chute d’un arbre en pleine rue dans la région de Naples, selon les autorités, tandis qu’une personne âgée est décédée après la chute d’un morceau de corniche dans le Nord-Ouest, près de Savona.

A Venise, l’acqua alta (eau haute) a atteint en début d’après-midi un pic de 156 cm, un niveau pour lequel les passerelles en bois habituellement disposées pour permettre de circuler au sec en cas d’inondation ne sont plus sûres. C’est la 6e fois dans l’histoire récente de la ville que l’acqua alta dépasse les 150 cm.
La place Saint-Marc est restée inaccessible pendant quelques heures et beaucoup de touristes ont dû se résoudre à parcourir les rues alentours, les enfants sur les épaules et de l’eau jusqu’aux cuisses. Dimanche, l’inondation avait obligé la ville à modifier le parcours du marathon, dont une portion s’est quand même courue les pieds dans l’eau.

Une partie de l’Italie en alerte rouge

Au-delà de Venise, quasiment toute l’Italie était en alerte, rouge dans le Nord (Ligurie, Lombardie, Vénétie, Frioul, Trentin) et dans les Abruzzes (centre), orange sur une bonne partie du reste de la péninsule et en Sicile. Toutes les écoles de Vénétie étaient fermées, de même que celles de Rome, de Gênes (nord-ouest), de Messine (Sicile) et de nombreuses communes du Piémont et de Toscane.

Dans le Nord-Est, des rafales de vent jusqu’à 100 km/h sur les côtes et 150 km/h en montagne étaient attendues dans la soirée, avec un total de précipitations en quelques jours équivalent à la pluviométrie de plusieurs mois. Certaines zones montagneuses du nord de la Vénétie ont déjà dépassé les 400 mm de pluie cumulés depuis samedi, et les services météorologiques prévoient de fortes précipitations.

« Nous sommes inquiets parce que la situation est analogue, voire pire, à celle que la Vénétie a connue [lors de fortes inondations] en 1966 et en 2010. Les terrains sont déjà saturés d’eau, les fleuves sont gros et à cause du sirocco, la mer n’absorbe pas », a commenté Luca Zaia, président de la région Vénétie. A travers tout le pays, les pompiers ont dû mener des centaines d’interventions.