L’Amérique du Nord et l’Europe cumulent à elles seules 60 % de la richesse totale des ménages, pour seulement 17 % de la population adulte mondiale. / Mark Edward Atkinson/Tracey Lee/Blend Images / Photononstop

Les riches sont de plus en plus riches. Selon le rapport annuel « Global Wealth Report » du Credit Suisse publié le 18 octobre, la richesse mondiale a augmenté de 14 billions (14 000 milliards) de dollars (12 280 milliards d’euros), en glissement annuel à mi-2018, pour atteindre 317 billions (278,1 billions d’euros), soit une augmentation de 4,6 %.

Ce taux de croissance étant supérieur à celui de la démographie mondiale, la richesse par adulte a progressé de 3,2 % pour atteindre une moyenne record de 63 100 dollars.

Au palmarès de la richesse mondiale, la Chine se classe deuxième derrière les Etats-Unis. Dans ce dernier pays, la richesse progresse chaque année depuis 2008, y compris lors des replis enregistrés à l’échelle mondiale en 2014 et 2015. L’Amérique du Nord et l’Europe cumulent à elles seules 60 % de la richesse totale des ménages, pour seulement 17 % de la population adulte mondiale.

Selon le rapport de Credit Suisse, il y a désormais 2,147 millions de ménages français ayant un patrimoine supérieur au million de dollars (la monnaie de référence du rapport). La France enregistre la deuxième meilleure progression du nombre de millionnaires entre la mi-2017 et la mi-2018 après celle des Etats-Unis. La France, comme l’Allemagne, compte aujourd’hui 5 % des millionnaires du monde entier.

Les femmes bien représentées en Chine

Selon Credit Suisse, la fortune mondiale devrait progresser de près de 26 % au cours des cinq prochaines années pour atteindre 399 billions de dollars d’ici à 2023. Les marchés émergents généreront le tiers de cette croissance, bien qu’ils ne représentent que 21 % de la richesse actuelle.

Le nombre de millionnaires devrait aussi progresser d’ici à cinq ans pour atteindre le record de 55 millions. A noter, les femmes détiennent 40 % de la richesse mondiale. C’est en Europe et en Amérique du Nord que l’on trouve les proportions les plus élevées de femmes milliardaires.

Parmi les principaux pays, c’est l’Allemagne qui affiche le pourcentage le plus élevé de femmes parmi ses milliardaires (26,0 %), suivie de la Suède (25,0 %), de la Suisse (23,8 %), et de l’Australie et de l’Inde (18,6 %). Parmi les pays ayant au moins 20 milliardaires, l’Indonésie, Singapour et Taïwan se distinguent par leur absence de femmes milliardaires.

Selon les listes des milliardaires du monde établies par Bloomberg, Forbes et Hurun, les femmes sont bien représentées parmi les nombreux milliardaires enregistrés en Chine. Hurun affirme même que les deux tiers des milliardaires du monde qui sont partis de rien sont chinois.

2 158 milliardaires

Selon une autre étude publiée le 26 octobre par la banque suisse UBS en partenariat avec le cabinet PwC, la fortune des 2 158 milliardaires de la planète a augmenté de 19 % en 2017, pour atteindre 8 900 milliards de dollars (7 829 milliards d’euros). En Chine, pas moins de deux milliardaires ont émergé chaque semaine. L’augmentation de la fortune des milliardaires a été deux fois plus rapide (+39 %) dans ce pays, à 1 120 milliards de dollars.

Il y a 2,147 millions de ménages français ayant un patrimoine supérieur au million de dollars, deuxième meilleure progression du nombre de millionnaires

Par comparaison, la fortune des milliardaires américains a progressé de 12 % en 2017, à 3 600 milliards de dollars, tandis que celle des milliardaires européens s’est accrue de 19 %, à 1 900 milliards, principalement en raison du rebond de l’euro face au billet vert.

En 2017, la zone Asie-Pacifique comptait 814 milliardaires, contre 715 sur le continent américain et 629 dans la zone regroupant l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique, dont 414 en Europe de l’Ouest. La Chine comptait 373 milliardaires en 2017, contre seulement 16 en 2006.

« Le risque de guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine pourrait cependant perturber la croissance économique dans chacun des deux pays, et par conséquent la création de richesse qui en découle », souligne Josef Stadler chez UBS. Si les tensions devaient continuer à s’accroître, les marchés d’actions aux Etats-Unis et en Asie (hors Japon) pourraient perdre jusqu’à 20 % par rapport à leurs points hauts de l’été 2018, dans un scénario sombre, a précisé la banque.