Thomas Porcher, le 1er juillet 2017, lors du meeting où Benoît Hamon a annoncé son départ du PS. / JACQUES DEMARTHON / AFP

Ce sera le nouveau venu d’une famille nombreuse, la gauche. Place publique, mouvement citoyen et « horizontal », lancé par l’essayiste Raphaël Glucksmann, l’économiste Thomas Porcher et l’activiste écologiste Claire Nouvian doit officiellement naître dans le courant de la semaine prochaine avec la publication d’un « manifeste ». M. Porcher explique cette démarche dans un entretien au Monde.

Comment est né le mouvement Place publique ?

Plusieurs d’entre nous se sont rencontrés, car on avait été appelés à faire partie de listes de partis pour les élections européennes. C’est comme cela que l’on s’est rencontré avec Claire Nouvian et Raphaël Glucksmann. Les partis traditionnels ne nous convenaient pas pour des raisons de fonctionnement, de verticalité, qui étaient plus ou moins opaques. Avec une dizaine de personnes, on a donc voulu créer un mouvement citoyen pour réunir « ceux qui font ». Avec une idée : au-delà des divergences politiques, on s’accorde tous sur l’essentiel, sur l’urgence sociale, écologique et démocratique. On est en contact dans toute l’Europe avec des activistes, des associatifs, des personnes engagées. C’est une démarche transeuropéenne. Beaucoup sont intéressés par cette démarche collective, horizontale et pas individuelle.

C’est un mouvement qui se place à gauche ?

C’est un mouvement plutôt de gauche, vues les valeurs que l’on défend. Mais on ne demande pas à ceux qui nous rejoignent pour qui ils ont voté. Par exemple, Claire Nouvian et moi avons voté pour Jean-Luc Mélenchon ; Raphaël Glucksmann pour Benoît Hamon. Peut-être que des gens qui nous rejoignent ont voté pour Emmanuel Macron… Ce n’est pas une question que l’on pose.

Vous voulez incarner la « gauche non mélenchoniste » ?

Ce n’est pas un mouvement qui s’inscrit contre Jean-Luc Mélenchon ou La France insoumise. Ce n’est pas un mouvement qui a pour but de faire vivre une plate-forme pour réunir Benoît Hamon et Yannick Jadot. On ne va pas être leur « Pascal le grand frère » ! Ce n’est pas un mouvement qui veut sauver de vieux appareils, cela ne nous intéresse pas. On veut travailler sur les idées, avec des gens qui ont dédié leur vie à des combats. C’est ça qui nous intéresse. Réunir des gens qui ont fait des choses et qui s’accordent sur l’essentiel. On ne s’est pas dit qu’il y avait une place à occuper sur l’échiquier politique. On n’est absolument pas là-dessus.

C’est le mouvement de Raphaël Glucksmann ?

Non pas du tout. Ce n’est d’ailleurs pas ce qu’il dit. La personnalité de Raphaël, qui est plus médiatique que d’autres, fait que certains expliquent que c’est la « liste de Raphaël ». Mais ce n’est, en aucun cas, cela. D’abord parce qu’il n’y a pas de liste, ce n’est pas d’actualité. Si on avait voulu être députés européens, on aurait rejoint un parti et accepté d’être sur des listes, comme on nous l’a proposé. Ce n’est pas du tout le but de notre démarche.