Le président américain, Donald Trump, le 31 octobre à Estero, en Floride. / CARLOS BARRIA / REUTERS

Les Etats-Unis ont imposé jeudi 1er novembre des nouvelles sanctions contre le Venezuela, plongé depuis plusieurs mois dans une crise économique, sociale et politique. John Bolton, conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, a précisé que le président américain a signé un décret interdisant aux ressortissants américains d’entretenir des relations d’affaires avec des entités et des individus liés à la vente d’or depuis le Venezuela.

« Les nouvelles sanctions viseront les réseaux qui interviennent dans les secteurs économiques vénézuéliens corrompus », et notamment, dans l’immédiat, dans le secteur de l’or, a-t-il détaillé. Aucun Américain ne pourra plus faire affaire avec le Venezuela dans ce secteur, « utilisé par le régime pour financer ses activités illégales, remplir ses coffres et soutenir des groupes criminels », d’après le conseiller de la Maison Blanche.

Des sanctions étaient déjà en cours contre 70 personnes ou entités au Venezuela, dont le président Nicolas Maduro et son épouse. Les mesures punitives contre Cuba ont également été renforcées. Alors que l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU) a appelé jeudi à la levée de l’embargo américain contre Cuba, en place depuis 1962, et a rejeté une demande américaine de critiquer La Havane pour atteinte aux droits de l’homme, Washington a préféré dénoncer « les vraies conséquences du socialisme et du communisme ».

M. Bolton a promis que le président américain maintiendrait une politique de fermeté à l’encontre des « dictateurs et des despotes proches de nos côtes », visant expressément le Venezuela, Cuba et le Nicaragua. « La troïka de la tyrannie sur ce continent ne durera pas éternellement. Comme tous les régimes et les idéologies oppressifs, elle est vouée à disparaître », a-t-il insisté, conseillant aux dirigeants vénézuélien (Nicolas Maduro), cubain (Miguel Diaz-Canel) et nicaraguayen (Daniel Ortega) de « craindre le pouvoir vertueux » de leurs peuples.

Exode massif de Vénézuéliens

Pour combattre les trois régimes accusés de « provoquer d’immenses souffrances humaines » et « une énorme instabilité régionale », et pour « défendre l’Etat de droit, la liberté et la dignité humaine minimale », le gouvernement américain se dit déterminé à continuer d’utiliser l’arme des sanctions.

Six pays – l’Argentine, le Canada, le Chili, la Colombie, le Paraguay et le Pérou – ont demandé fin septembre dans une lettre à la Cour pénale internationale une enquête sur des crimes contre l’humanité commis selon eux par les autorités du Venezuela. La très grave crise économique qui affecte le pays, marquée par une récession prévue de 18 %, une hyperinflation et des pénuries de nourriture ou de médicaments, a provoqué l’exode de centaines de milliers de Vénézuéliens.

Selon l’ONU, près de 1,9 million de personnes ont quitté le Venezuela depuis 2015, fuyant la crise économique et politique. Chaque jour, près de 5 000 citoyens abandonnent le pays pétrolier, formant le plus important déplacement de population dans l’histoire récente de l’Amérique latine.

Venezuela : la crise migratoire expliquée en chiffres
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