• Charles Munch
    The Complete Recordings on Warner Classics

Pochette du coffret « The Complete Recordings on Warner Classics » consacré à Charles Munch. / WARNER CLASSICS

Le 6 novembre 1968, Charles Munch était terrassé par une crise cardiaque aux Etats-Unis, où il se trouvait en tournée avec l’Orchestre de Paris, formation dont il était le directeur musical depuis sa création un an plus tôt. Le coffret de rééditions qui célèbre le cinquantième anniversaire de la mort du « Grand Charles », comme on se plaisait à appeler le musicien né à Strasbourg en 1891 en faisant un clin d’œil au président de la République (Charles de Gaulle, son aîné d’un an), témoigne de l’art si particulier de ce chef, minutieux derrière une façade instinctive. Etendus du milieu des années 1930 à la fin des années 1960, ces enregistrements avec cinq orchestres différents concernent nombre de chefs-d’œuvre du répertoire classique. Toutefois, de Berlioz à Dutilleux, en passant par Ravel et Jolivet, la musique française s’y taille la part du lion, fauve auquel Munch fut souvent comparé pour ses prestations souveraines. Pierre Gervasoni

1 coffret de 13 CD Warner Classics.

  • The Amazing Keystone Big Band
    We Love Ella/La Voix d’Ella

Pochette de l’album « We Love Ella », de The Amazing Keystone Big Band. / NOME / L’AUTRE DISTRIBUTION

Pochette de l’album « La Voix d’Ella », de The Amazing Keystone Big Band. / NOME / L’AUTRE DISTRIBUTION

Fondé en 2010, The Amazing Keystone Big Band a notamment enregistré un très réussi Carnaval des animaux, de Camille Saint-Saëns, raconté par Edouard Baer, et a consacré deux précédents enregistrements à Django Reinhardt, l’un sous la forme d’un conte musical, l’autre recueil de thèmes du guitariste. C’est par le même procédé que la formation évoque la chanteuse Ella Fitzgerald. La grande dame du swing et du scat est chantée, de manière très exacte, par Celia Kameni, en huit thèmes, de son répertoire de la fin des années 1930 (A Tisket, A Tasket) aux années 1960 (Blues In The Night) dans We Love Ella. Et c’est Vincent Dedienne qui raconte l’histoire de Bess, orpheline qui devient chanteuse, dans La Voix d’Ella. On retrouve dans cet opus les interprétations de l’autre album avec un appareillage musical supplémentaire de l’Amazing Keystone Big Band qui accompagne le récit. Dans les deux cas, le rendez-vous avec le grand jazz classique est interprété de la manière la plus talentueuse. Sylvain Siclier

2 CD vendus séparément Nome/L’Autre Distribution. La Voix d’Ella existe aussi en livre-CD aux éditions Gautier-Languereau.

  • Rolling Stones
    Voodoo Lounge Uncut

Pochette de l’album « Voodoo Lounge Uncut », des Rolling Stones. / EAGLE VISION-ROLLING STONES RECORDS / UNIVERSAL MUSIC

Du 1er août 1994 au 30 août 1995, les Rolling Stones sont en tournée dans le monde entier, en lien avec la publication de leur album Voodoo Lounge (juillet 1994). Au programme, quelques titres du disque (You Got Me Rocking, Sparks Will Fly, The Worst, I Go Wild…), et un tour d’horizon de leur carrière, avec bon nombre de succès. Le bassiste Bill Wyman a quitté le groupe en 1993 et c’est Darryl Jones qui le remplace. Le 25 novembre 1994, le groupe est au Joe Robbie Stadium de Miami (Floride). Le concert est filmé, des invités sont de la partie (Sheryl Crow, Robert Cray, Bo Diddley). Partiellement publié alors, le voici dans son intégralité, sur un DVD, complément visuel des 2 CD de ce petit coffret Voodoo Lounge Uncut. Le groupe est en forme, avec les guitaristes Keith Richards et Ron Wood en duo complémentaire rythmique-lead, ravis des échanges avec Robert Cray durant Stop Breaking Down Blues, Charlie Watts, parfait à la batterie. A l’époque, les Rolling Stones avaient encore une notable envie que la scène soit leur terrain de jeu. S. Si.

2 CD et 1 DVD Eagle Vision-Rolling Stones Records/Universal Music.

  • Gérald Toto
    Sway

Pochette de  l’album « Sway », de Gérald Toto. / NØ FØRMAT ! / SONY MUSIC

Fluidité et volupté, pastels et aquarelles. Le monde de Gérald Toto suggère un peu tout cela. Il ne se départit jamais de la douceur. Le chanteur et guitariste revient en vol solitaire, après Bondeko, l’exaltante récréation proposée en 2017 par le trio Toto Bona Lokua (avec Richard Bona et Lokua Kanza). Irrésistiblement apaisant, il invite à prendre la tangente, incite à l’abandon. La voix, les mélodies, la guitare, les percussions et même les machines, utilisées à dose homéopathique, cajolent et enivrent au fil des mélodies. Des mots et des phrases chantonnés, murmurés, soufflés, en anglais ou en langue inventée, dont le sens n’a pas réellement d’importance. Même lorsqu’un chagrin d’amour est évoqué (It’s a Love Pain) le climat reste serein et calme. Ces chansons vont comme bulles au vent, fragiles et éphémères, elles meurent toujours trop tôt. Découpé en onze escales, le voyage ne dure que trente-cinq minutes. Rien n’empêche de le refaire plusieurs fois. Patrick Labesse

1 CD Nø Førmat !/Sony Music.