Lindsay Caldicott est née à Leicester en Angleterre en 1956 et s’y est suicidée en 2014. Radiographe de profession, elle fait des études d’art à Londres ­entre 1983 et 1988, puis retourne à son métier. Elle est internée en 1990 à Leicester comme maniaco-dépressive et schizophrène, conséquence d’abus qu’elle a subis dans son enfance. De ce moment à sa mort, elle accomplit une œuvre d’une singularité et d’une complexité exceptionnelles. Ce sont des collages, dans lesquels elle dispose des éléments découpés, photocopiés, répétés des dizaines de fois. Elle les organise le plus souvent en éventails, en entrelacs, en circonvolutions. La précision des assemblages de fragments suppose un travail préparatoire et une exécution très lents et minutieux. Processus obsessionnel, sans doute.

Sans titre, détail, vers 2000, technique mixte sur papier. / LINDSAY CALDICOTT / GALERIE CHRISTIAN BERTS ART BRUT

Ces montages, faits essentiellement d’éléments prélevés dans des images d’anatomie, des radiographies et des photographies, ne sont pas figuratifs, quand on les considère de loin. Ils le redeviennent quand l’œil se rapproche pour essayer de comprendre ce qu’il voit. Il n’y parvient que partiellement, perdu dans les plis et les superpositions dont Caldicott maîtrise exactement la prolifération. Quelques œuvres sont d’une structure plus simple, dessinant des schémas anthropomorphiques. Elles sont tout aussi remarquables. Lindsay Caldicott était une grande ­artiste, dont rien n’était connu jusqu’à cette exposition.

« Lindsay Caldicott : X Ray Memories ». Galerie Christian Berst Art brut, 3-5, passage des Gravilliers, Paris 3e. Tél. : 01-53-33-01-70. Du mardi au samedi de 14 heures à 19 heures. Jusqu’au 24 novembre.