Emmanuel Macron à Strasbourg, le 4 novembre. / LUDOVIC MARIN / AFP

Le président Emmanuel Macron « assume parfaitement » la hausse de la taxation sur le diesel tout en comprenant les doutes des Français sur la question du pouvoir d’achat, dans un entretien aux journaux du groupe Ebra à paraître lundi.

« J’assume parfaitement que la fiscalité due au diesel soit au niveau de celle de l’essence et je préfère la taxation du carburant à la taxation du travail », souligne le chef de l’État dans cet entretien réalisé dimanche avant d’entamer un périple présidentiel inédit à travers l’est et le nord de la France pour célébrer le centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale.

« Les mêmes qui râlent sur la hausse du carburant, réclament aussi qu’on lutte contre la pollution de l’air parce que leurs enfants souffrent de maladies », ajoute M. Macron, ajoutant que « la hausse du prix à la pompe qu’on constate aujourd’hui est liée à 70 % à celle des cours du pétrole ».

« Quand ils sont inquiets, j’ai une part de responsabilité »

« On nous a expliqué pendant des décennies qu’il fallait acheter du diesel et maintenant c’est le contraire. C’est normal que ce soit mal compris », convient le chef de l’État alors que la grogne monte chez les Français sur les questions de la hausse du prix du carburant et du pouvoir d’achat en général.

Selon un sondage Odoxa-Dentsu Consulting réalisé pour France Info et le Figaro publié jeudi, 78 % des Français estiment « justifié » l’appel à bloquer les routes le 17 novembre pour protester contre la hausse du prix du diesel.

M. Macron dit que « oui », il comprend les doutes, la colère et l’impatience des Français. « Je les respecte et je ne dis pas comme par le passé : souffrez en silence, ça va aller mieux. »

Le président de la République assume également sa « part de responsabilité ». « Je parle aux Français avec mon caractère, avec ma façon de faire. Quand ils sont inquiets, j’ai une part de responsabilité : c’est que je n’explique pas assez bien. Mais j’ai été élu sur un projet clair, sans ambiguïté et j’aurai des comptes à rendre pour longtemps », dit-il.

« On ne peut pas prétendre tout changer en quinze mois, ça prend du temps. En attendant, il faut laisser la fatalité à ceux qui cèdent à la facilité », ajoute le président qui, un an et demi après son arrivée à l’Élisée, est au plus bas dans les sondages.