Au cours des dernières heures de campagne avant les élections américaines de mi-mandat, mardi 6 novembre, républicains et démocrates jettent leurs dernières forces dans la bataille. Le président Donald Trump comme son prédécesseur Barack Obama étant les figures politiques les plus populaires au sein de leurs partis respectifs, ils sont entrés dans la bataille afin de mobiliser l’électorat.

Côté républicain, le président est descendu dans l’arène depuis quelques semaines déjà, parcourant les Etats clés, où les candidats républicains sont en ballottage défavorable. Mais il ne s’est pas trompé sur la portée des élections. A Southaven, dans le Mississippi, le 2 octobre, exhortant ses sympathisants à se rendre aux urnes, il a rappelé que l’enjeu de l’élection est un référendum pour ou contre lui :

« Les républicains doivent se bouger et aller voter. Si j’étais sur le bulletin de vote, tout le monde irait. Ce serait un raz-de-marée électoral. Je n’y suis pas, mais j’y suis tout de même parce que c’est aussi un référendum à propos de moi et de l’impasse déplorable dans laquelle [les démocrates] vont précipiter ce pays [en cas de victoire]. »

Donald Trump en campagne à Chattanooga, dans le Tennessee, le 4 novembre 2018. / NICHOLAS KAMM / AFP

Prospérité et sécurité pour Trump

Multipliant les déplacements, comme à la fin de sa campagne victorieuse de 2016, Donald Trump assume la tête de la campagne républicaine. Samedi, il était dans le Montana et en Floride ; dimanche, il a fait campagne en Géorgie et dans le Tennessee ; lundi, il sera dans l’Ohio, l’Indiana et dans le Missouri.

Il a répété plusieurs fois qu’il sentait « de l’électricité dans l’air comme jamais depuis 2016 », réduisant son message de fin de campagne à deux thèmes : prospérité et sécurité, accusant les démocrates d’encourager les « caravanes » de migrants à entrer aux Etats-Unis. L’implication du président et la personnalisation du scrutin inquiète au sein du Parti républicain : certains candidats craignent que l’image désastreuse du président ne finisse par compliquer leurs calculs politiques à l’échelle locale, rapporte l’agence AP.

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Durée : 02:39

Obama incite à voter et défend son bilan

Sans leader naturel depuis la défaite d’Hillary Clinton, c’est Barack Obama qui est le soutien le plus recherché par les candidats démocrates engagés dans les élections les plus disputées. En campagne, l’ancien président n’a eu de cesse de condamner la politique mise en œuvre par son successeur et sa « rhétorique de la peur ». Il s’agit aussi pour lui de défendre le bilan que Donald Trump s’efforce de détruire depuis son arrivée à la Maison Blanche.

« Je suis là pour une simple raison : vous demander d’aller voter », a lancé Barack Obama vendredi soir à Atlanta, en Géorgie, pour soutenir Stacey Abrams, qui pourrait devenir la première gouverneure noire élue de cet Etat du Sud. « Les conséquences de l’abstention sont profondes, car l’Amérique est à la croisée des chemins », a-t-il déclaré. « Les valeurs de notre pays sont en jeu. »

Barack Obama en campagne à l’université de l’Illinois à Chicago, le 4 novembre 2018. / Ashlee Rezin / AP

En Floride, vendredi, pour soutenir Andrew Gillum, candidat au poste de gouverneur, il a poursuivi : « Une élection n’éliminera pas le racisme, ou le sexisme, ou l’homophobie (…). Mais cela marquera un début. »

S’il ne s’attaque jamais frontalement à Donald Trump, qu’il ne cite pas nommément, il dénonce son discours, facteur de divisions : « Ces républicains mentent de façon flagrante, répétée, audacieuse, éhontée. Ils inventent n’importe quoi », a-t-il lancé dimanche dans l’Indiana. « Contrairement à certaines personnes, je n’invente rien quand je parle, je parle sur la base de faits », a-t-il ironisé, sans jamais prononcer le nom de son successeur. « Il faut des conséquences quand les gens ne disent pas la vérité », a-t-il poursuivi, énumérant les « mensonges » républicains sur le système de santé ou se référant encore aux caravanes de migrants dénoncées par Donald Trump.

De son côté, l’ancien maire de New York, Michael Bloomberg, a déclaré qu’il injectait cinq millions de dollars supplémentaires dans des publicités diffusées nationalement au cours des deux derniers jours. Il va y exhorter les électeurs à soutenir les démocrates, en raison de son inquiétude face à « l’orientation de notre pays ».

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