Le gouvernement a donné son feu vert à l’exploitation contestée de deux parcs éoliens en mer, l’un situé au large des îles d’Yeu et de Noirmoutier (Vendée) et l’autre au large du Tréport (Seine-Maritime), dans des arrêtés publiés mardi au Journal officiel.

La société Eoliennes en mer îles d’Yeu et de Noirmoutier (EMYN) « est autorisée à exploiter une installation éolienne de production d’électricité en mer, d’une capacité de production de 496 MW, localisée sur le domaine public maritime au large des îles d’Yeu et de Noirmoutier », a indiqué le ministère de la transition écologique et solidaire.

Un parc de 62 éoliennes

Le ministère a également donné son feu vert à la société Eoliennes en mer de Dieppe-Le Tréport (EMDT) pour exploiter un parc éolien, d’une capacité de production également de 496 MW, « localisé sur le domaine public maritime au large de la commune du Tréport ». Ces autorisations cessent de « produire effet » si les installations ne sont pas mises en service dans leur « intégralité » le 1er juillet 2024, ont ajouté les deux arrêtés.

Le projet de Noirmoutier a reçu fin octobre les premières autorisations par la préfecture de Vendée pour son parc de 62 éoliennes, un projet en développement depuis quatre ans qui se heurte à des opposants craignant pour la biodiversité. Le projet, développé notamment par Engie, devrait produire en moyenne 1 900 gigawattheures (GWh) d’électricité par an. Cela correspond à la consommation annuelle de 790 000 personnes, soit plus que le nombre d’habitants de la Vendée (674 000).

Vives critiques

Pendant dix-huit mois, les demandes d’autorisation administrative déposées en mai 2017 par EMYN ont été instruites, ce qui a notamment conduit à une enquête publique entre avril et mai 2018. Au total, 76 % des personnes qui se sont exprimées ont dit être opposées au projet.

Pour sa part, le projet de Dieppe-Le Tréport doit rassembler lui aussi 62 éoliennes. Le parc, développé par Engie, produirait en moyenne 2 000 GWh par an, ce qui représente la consommation électrique annuelle d’environ 850 000 personnes, soit environ les deux tiers de la population de la Seine-Maritime.

Soutenu par le conseil régional de Normandie présidée par le centriste Hervé Morin, il suscite également de vives critiques de la part des pêcheurs locaux, soutenus par les municipalités PCF de Dieppe et du Tréport. Une enquête publique sur le projet a été ouverte mi-octobre et doit s’achever fin novembre.

Plusieurs parcs éoliens en mer sont en projet en France, mais aucun ne produit pour l’instant de l’électricité.