Le réseau social Gab avait beaucoup fait parler après l’attentat qui a fait onze morts dans une synagogue de Pittsburgh, aux Etats-Unis, à la fin d’octobre. Robert Bowers, désigné par les autorités états-uniennes comme l’auteur de l’attentat, avait publié des messages antisémites sur cette plate-forme très semblable à Twitter, et très prisée de l’extrême droite. Dans la foulée de l’attentat, Gab avait été banni de plusieurs services assurant son fonctionnement, tels que Paypal, GoDaddy (qui lui fournissait son nom de domaine) et Joyent (qui hébergeait la plate-forme).

De fait, Gab avait disparu des écrans. Mais il est réapparu dimanche 4 novembre, notamment à l’aide d’un service nommé Epik, qui a accepté de gérer son nom de domaine. Dans un communiqué, le patron de l’entreprise, Robert Monster, a défendu sa position, critiqué « la censure numérique » et loué le « courage » du créateur de Gab, Andrew Torba, dont la plate-forme ne connaît quasi aucune modération.

Le nouvel hébergeur de Gab n’est quant à lui pas connu, car la nouvelle version de Gab utilise Cloudflare, un service utilisé par d’innombrables sites Web. Qui a pour conséquence de masquer les adresses IP d’origine des sites qui l’utilisent. Un représentant de Cloudflare a expliqué au site spécialisé Wired sa décision de travailler avec Gab, estimant que « des entreprises fournissant des infrastructures comme Cloudflare ne devrait pas être en position de prendre des décisions éditoriales basées sur du contenu ».