« L’Atlas des peuples », « La Vie-Le Monde » 188 pages, 12 €. En kiosque le 31 octobre.

L’Empire romain a pour devise « Le Sénat et le peuple romain » (SPQR) ; la justice est rendue « au nom du peuple français » ; l’idéologie du chancelier nazi Hitler en 1933 se résume par « un seul peuple, un seul État, un seul guide » ; la chanson chilienne « Le peuple uni ne sera jamais vaincu » est devenue au fil du temps un symbole d’unité et de solidarité populaire pour les citoyens opprimés de tous pays ; l’Union soviétique est sans doute le seul empire à avoir prétendu être « l’union fraternelle des peuples » ; et une « théologie du peuple » s’enracine dans la culture argentine et inspire le pape François.

Même si le « peuple » est à géométrie variable, il traverse les siècles. Peuples premiers, petit peuple de Rome, peuple de Paris, peuple invisible des Algonquins du Canada, peuple de gauche, élu ou des campagnes, etc. On pourrait multiplier les références à cette réalité immuable et inconditionnelle. Le « peuple » existe spontanément ; on en fait partie. Pour diverses raisons, mais c’est une évidence. Pour autant, selon quels critères le définir ?

L’Etat-nation reste-t-il un modèle ?

Par la langue pratiquée, le territoire occupé, la culture commune, les tabous et les mythes partagés ? La Révolution a-t-elle fondé le peuple français ? Depuis quand le peuple fait-il nation ? La Corée, est-ce deux États pour un seul peuple ? Revendiquer un territoire, est-ce possible au nom du peuple ? L’Etat-nation reste-t-il un modèle ? Comment faire face à la montée des populismes ? L’Amérique trumpiste fera-t-elle perdre son âme au peuple américain ? Quel avenir dessiner pour les peuples autochtones ? La mondialisation dissout-elle les peuples ? Face au repli des sociétés hantées par la peur des migrations, ne faut-il pas instaurer un principe universel d’hospitalité ?

Sommaire de « L’Atlas des peuples »

L’Atlas des peuples (6 000 ans d’histoire, 200 cartes) se compose de cinq grands chapitres.

1 De quoi parle-t-on ? la définition d’un peuple varie selon l’époque, le lieu, les disciplines… Cela n’empêche pas de s’interroger sur ce crée aujourd’hui le sentiment d’appartenance.

2 L’aube des peuples. Dès les temps préhistoriques, les groupes humains se sont différenciés par leur culture, leur mode de vie, leur identité symbolique, leur organisation politique… Ainsi se sont formés les peuples.

3 Quand le peuple fait nation. À la fin du XVIIIe siècle, les révolutions américaine et française proclament le peuple souverain. L’Etat-nation s’érige peu à peu en modèle politique. L’heure est à la construction nationale, pour le meilleur comme pour le pire.

4 Les peuples face aux Etats. Séquelles de l’Histoire, des guerres, de la colonisation, certains peuples sont sans Etat et certains Etats ont plusieurs peuples. Beaucoup de pays sont ainsi amenés à gérer la diversité, de façon brutale ou consensuelle.

5 Populisme contre universalisme. La mondialisation et l’amplification du phénomène migratoire conduisent de plus en plus de sociétés à un repli sur soi. pourtant, pour résoudre les crises, la solidarité semble plus que jamais nécessaire.

Le grand entretien avec Jean Malaurie « Il faut aimer l’autre pour commencer à le comprendre ».

C’est justement parce que les peuples, tribus, ethnies… sont sans cesse convoqués par l’actualité mondiale que les rédactions de La Vie et du Monde se sont réunies pour tenter de répondre à ces questions. Avec toujours la même ambition : faire appel aux intelligences. Non pas pour regarder avec arrogance le peuple d’en bas mais plutôt, comme dirait l’ethnogéographe Jean Malaurie, pour observer l’autre avec une véritable empathie afin de le comprendre. Avec plus de 200 cartes originales, consciencieusement conçues par nos équipes, journalistes et meilleurs spécialistes vont à la rencontre des peuples. Et nous aident à décrypter pas à pas la construction de nos identités.

« L’Atlas des peuples », « La Vie-Le Monde » 188 pages, 12 €. En kiosque le 31 octobre.